Gagneriez-vous vraiment à être plus patient au travail?

Publié le 02/06/2015 à 06:02

Gagneriez-vous vraiment à être plus patient au travail?

Publié le 02/06/2015 à 06:02

1. En solo. Les premiers exercices ont dû être faits de manière individuelle, sans pouvoir communiquer avec les autres participants. À noter que chacun était en compétition avec les autres : ceux qui affichaient les meilleurs résultats empochaient plus de points que les autres.

2. En trio. Puis, des équipes de trois ont été formées. Idem, chaque équipe a dû plancher sur des exercices de microéconomie, en groupe, le but étant de faire mieux que les autres, histoire d’empocher le maximum de points possible.

3. Évaluation psychologique. Enfin, chacun a dû remplir un questionnaire détaillé visant essentiellement à évaluer son degré de patience, ainsi que différents traits de caractère pouvant influencer la performance de l’équipe dans laquelle il a œuvré.

Résultats ? Les voici :

> Aucun impact individuel. Le degré de patience d’une personne n’a aucune influence sur sa performance individuelle. Elle ne permet pas d’être plus performant qu’une personne impatiente, ni d’ailleurs d’être moins performant qu’elle.

> Un impact collectif. Plus le degré de patience de l’ensemble des membres d’une équipe est élevé, plus la performance de celle-ci est bonne. Et inversement. Pourquoi ? Parce qu’une équipe composée de membres patients affiche une meilleure ‘synergie coopérative’ que les autres. De fait, une personne patiente sait se montrer à l’écoute des autres, et si les trois membres du groupe le sont eux aussi, alors la communication devient fluide. Du coup, l’échange d’informations est on ne peut plus efficace, à un point tel, en vérité, que cela booste la performance de toute l’équipe. Bref, l’équipe se met à briller comme rarement grâce au simple fait qu’elle compte en son sein des personnes patientes.

> Un puissant aiguillon. En situation de compétition, la patience agit «comme un puissant aiguillon», indiquent les trois chercheurs espagnols dans leur étude. Elle pique chacun au vif, l’amenant à miser plus que jamais sur l’équipe pour remporter la victoire, ou à tout le moins pour afficher une meilleure performance que les autres. Bref, c’est un stimulant insoupçonné à la collaboration, et par suite à la performance globale. Oui, insoupçonné, parce que son mécanisme est passablement surprenant : les personnes patientes qui sont plongées corps et âme dans une compétition féroce éprouvent moins de scrupules que les autres à ‘écraser’ leurs rivaux, à les battre sans ciller. Comme des prédateurs, qui ne pensent pas une seconde à la souffrance de leur proie, mais bel et bien à leur propre jouissance à l’instant de la victoire. Comme les lionnes qui, en équipe, avancent au ralenti dans les herbes hautes de la savane, les yeux braqués sur l’antilope qui a commis l’erreur de s’écarter du troupeau pour brouter à l’ombre.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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