Comment faire pour vraiment apprendre de vos erreurs?

Publié le 25/04/2014 à 09:11

Comment faire pour vraiment apprendre de vos erreurs?

Publié le 25/04/2014 à 09:11

Puis, chaque participant a dû indiquer par écrit comment il se sentait à l'issue de l'expérience. L'idée était de faire le tri entre, d'une part, ceux qui culpabilisaient parce qu'ils considéraient que l'accident mortel était de leur faute, et d'autre part, ceux qui considéraient que c'était un méchant coup du sort (et donc un événement tragique indépendant de leur volonté).

L'intérêt de cette expérience? Le voici : une semaine plus tard, les mêmes participants ont joué à un autre jeu. Cette fois-ci, il s'agissait de déterminer, à partir d'un rapport épais, lequel des trois suspects présentés était un terroriste qui risquait de passer à l'action aux États-Unis à court terme. La ruse était la suivante : des adresses de courriel d'experts en terrorisme figuraient dans le rapport, il suffisait donc de les contacter pour leur demander leurs lumières, et découvrir de la sorte qu'en réalité le vrai danger venait d'une quatrième personne, qui n'était pas présentée dans le rapport comme l'un des suspects à analyser!

Tout cela a permis aux trois chercheurs d'apprendre ce qui suit :

> On apprend d'un échec, à condition de faire son mea culpa. Ceux qui avaient fait leur mea culpa pour l'accident de voiture mortel ont été ceux qui s'en sont le mieux sortis par la suite, lorsqu'il a fallu identifier le terroriste qui s'apprêtait à agir aux États-Unis. Ce qui signifie que l'on se relève mieux d'un échec si l'on reconnaît que celui-ci est le nôtre, et non pas la résultante d'un phénomène externe imprévisible et incontrôlable.

La dernière expérience faisait, elle, intervenir un concept élaboré par les trois chercheurs, l'ambiguïté perçue de la responsabilité. La quoi? L'ambiguïté perçue de la responsabilité, soit le degré de responsabilité que l'on ressent personnellement lorsque survient une catastrophe. Un degré qui varie en fonction de multiples variables, comme le niveau de complexité de la tâche à assumer (ex.: plus la tâche est complexe, plus on a le réflexe de se dédouaner de l'échec avec des réflexions du genre «C'était trop dur pour pouvoir donner un bon résultat»), ou encore comme le niveau de responsabilisation (ex.: plus l'équipe compte de dirigeants, plus il est fréquent d'entendre des excuses du genre «Moi, je savais ce qu'il fallait faire, mais les autres n'ont pas voulu m'écouter»).

Les 256 participants devaient analyser des images microscopiques d'échantillons sanguins, à la recherche d'éventuelles anomalies des globules rouges que des experts n'auraient pas identifiées. Il leur avait été expliqué que ces images avaient été obtenues à l'aide d'un nouvel appareil, et que pour valider celui-ci il fallait de nombreux tests, dont celui auquel ils contribuaient. L'idée était que la fiabilité accrue de cet appareil ne résidait pas seulement dans sa technologie, mais aussi dans le fait qu'il mettrait à contribution les médecins et les patients eux-mêmes, qui se prononceraient sur leurs propres échantillons. Car deux regards valent toujours mieux qu'un.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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