Ainsi, les deux chercheurs sont partis du constats que les mouvements de contestation se mettaient à pulluler un peu partout dans le monde ces derniers temps et se transformaient parfois carrément en conflits armés voués au renversement du régime en place. Pensons, entre autres, à la Libye et à la Syrie… Et ils se sont demandés comment des êtres rationnels (artisans, ouvriers, agriculteurs,…) pouvaient se muer en farouches guerriers disposés à faire le sacrifice de leur vie dans la lutte populaire contre les autorités. Mystère, a priori…
MM. Lavie et Muller ont d’emblée écarté deux cas de figure : les personnes contraintes et forcées de devenir des rebelles (enfants-soldats,…) ; les mercenaires, dont l’unique motivation est pécuniaire. Ce qui les intéresse – et nous aussi, par la même occasion –, c’est ce qui mène à prendre la décision d’entrer en rebellion.
Après avoir analysé ce qui s’était déjà écrit sur le sujet, ils ont déterminé que trois éléments pouvaient a priori inciter quelqu’un à prendre les armes :
- La cause défendue par les rebelles;
- Les gains promis par le leader des rebelles en cas de victoire;
- Les gains espérés à l’occasion du conflit (pillages, rançonnement de la population,…).
Pour découvrir quels éléments jouent un véritable rôle dans la prise d’une telle décision personnelle, ils ont concocté un «jeu» visant à simuler une guerre civile et appliqué les règles de celui-ci à un individu quelconque, comme vous et moi finalement.