Comment devient-on un rebelle?

Publié le 25/10/2011 à 08:29, mis à jour le 25/10/2011 à 08:07

Comment devient-on un rebelle?

Publié le 25/10/2011 à 08:29, mis à jour le 25/10/2011 à 08:07

Voilà qui devrait à parler au leader que vous êtes, ou que vous espérez devenir dans un prochain jour… Pas vrai?

Il me semble qu’il est on ne peut plus utile de savoir ce qui peut motiver un vent de tempête contre vous. L’argent ou les salaires, même si cela est souvent présenté comme une revendication, n’est pas le véritable élément déclencheur. Non, les raisons sont plus profondes que cela, et concernent davantage, par exemple, la remise en cause des habitudes de travail que vous avez entamé dans l’optique d’améliorer la productivité des employés, ou bien la remise en question de certains droits acquis que vous souhaitez voir disparaître, au nom de la rentabilité de l’entreprise.

Maintenant, me direz-vous, il serait bon de savoir ce qui peut permettre de retransformer un rebelle en quidam. Oui, d’effectuer le processus de mutation inverse.

MM. Lavie et Muller se sont, bien entendu, posé la question. Ils n’apportent pas ici de réponse claire à ce sujet, mais sous-entendent que si l’on veut diminuer l’esprit de rebellion d’une personne, il convient de jouer sur les éléments déclencheurs du phénomène. Du coup, il peut être pertinent de réfléchir aux raisons profondes du mouvement de contestation auquel vous êtes confronté, et en particulier aux raisons individuelles, des uns et des autres. Si vous découvrez de la sorte un fil conducteur caché, pour ne pas dire inconscient, alors vous détiendrez peut-être un atout non-négligeable dans les négociations à venir. On peut ainsi imaginer qu’il faut aller au-delà des hausses salariales exigées et comprendre qu’offrir une amélioration de la qualité de vie au travail pourrait tout aussi bien donner satisfaction à la plupart des «rebelles»…

Les deux chercheurs mettent cela en évidence par une citation d’Hillary Clinton, la secrétaire d’État des États-Unis, à propos de l’Afghanistan : «Les talibans sont des extrêmistes jusqu’au-boutistes avec lesquels il est impossible de se réconcilier. Cela étant, il y a dans leurs rangs une grande majorité de personnes qui ne sont là que parce que le désespoir les y a poussé», a-t-elle dit en 2009. Comme quoi, il y aurait moyen de réintégrer dans la société afghane nombre de «talibans», si jamais on parvenait à mettre fin à leur «désesepoir»…

Le philosophe latin Sénèque a d’ailleurs lancé dans ses Questions naturelles : «Tirons notre courage de notre désespoir même!»…

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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