«Considérons une société en conflit. Les individus font partie de deux groupes ethniques distincts, A et B. Les A sont les rebelles. Leur leader a déclenché le premier les hostilités et a fait des promesses aux siens si jamais ils l’emportaient. Chaque individu – qu’il soit soldat ou paysan – se soucie de ses gains, de sa survie et de son patriotisme. Chacun doit décider s’il rejoint les rangs des combattants ou non, et chaque paysan doit décider s’il fait un don ou non aux combattants. Le modèle du jeu tiendra compte de l’impact économique de la guerre civile sur la production économique de la société, et donc sur celle des paysans», stipule l’étude.
De fait, les deux chercheurs considèrent dans leur modèle que la guerre affecte l’économie de la société en question de trois manières différentes :
- Pillages. Les A prennent des richesses aux B de cette manière;
- Survie. La guerre réduit la probabilité de survie tant des soldats que des paysans, et ce, au fur et à mesure qu’elle se prolonge et s’intensifie;
- Patriotisme. Plus le soldat s’identifie à la cause défendue, plus il va être favorable à la poursuite des combats et plus il en ressentira du bien-être (et par suite, plus la guerre et son impact négatif sur l’économie de la société vont perdurer). Et inversement.
Ils ont établi le scénario suivant :
- Un choc économique se produit;
- Le leader des rebelles déclare la guerre et invite les gens à se rallier à lui;
- Le leader des rebelles proclame l’autorisation de se livrer au pillage;
- Les paysans décident à qui ils font des dons (les A ou les B);
- Les rebelles déclenchent les hostilités;
- La guerre se déroule;
- Les richesses sont redistribuées.