Comme Picasso à la plage

Publié le 11/07/2012 à 09:25, mis à jour le 12/07/2012 à 14:01

Comme Picasso à la plage

Publié le 11/07/2012 à 09:25, mis à jour le 12/07/2012 à 14:01

L'image naît dès lors de sa silhouette, c'est-à-dire du dessin que lui donne son ombre. La lumière, pour ne pas dire le soleil, se fait artiste, sous nos yeux enchantés. C'est le mythe grec de Butades inversé.

Butades? Il s'agissait d'un potier de Sicyone dont la fille était folle amoureuse d'un jeune homme. Oui, si amoureuse qu'elle eut l'idée, pour l'avoir toujours auprès d'elle, de dessiner son profil sur un mur de la maison, à la lumière d'une lampe à huile. Ce fut là, dit-on l'origine de la peinture. Le père alla plus loin pour faire plaisir à sa fille : il appliqua de l'argile sur la silhouette et fit cuire ce profil de terre. Ce fut là, dit-on encore, l'origine de la sculpture.

Voilà donc pourquoi Picasso tenait tant à ces huit œuvres. Elles touchaient à la mythologie. Elles lui avaient permis de renouer avec le plaisir de l'ombre et de la lumière. Elles lui avaient donné de nouvelles voies à explorer pour les années à venir. Elles étaient, selon M. Getsy, le précieux témoignage d'une «opération de diversion réussie», à savoir le fruit résultant d'une tentative de faire les choses différemment.

De fait, faire diversion revient ici à détourner son attention de ce qui nous intéresse d'habitude, en particulier de notre petite routine. Faire diversion, c'est sortir, un peu, des sentiers battus. Sans trop s'aventurer loin. Juste assez pour voir les choses autrement, d'un autre point de vue.

Et l'on peut aisément passer de la diversion à la subversion, à partir du moment où l'opération de diversion est réussie, c'est-à-dire au moment même où l'on y prend goût. Il suffit que le nouveau point de vue nous plaise, et alors nous sommes prêts à tout changer. Tout. Comme Picasso à la plage.

La plage, pas si innocent que ça… Car elle peut, l'air de rien, décupler votre créativité.

En passant, l'écrivain Henri de Régnier aimait à dire : «Le vrai sage est celui qui fonde sur le sable».

Découvrez mes précédents posts

Suivez-moi sur Facebook et sur Twitter

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

Blogues similaires

L’exclusion des cadres des casinos du droit à la syndicalisation serait constitutionnelle

L’Association des cadres de la Société des casinos du Québec a déposé une requête en accréditation syndicale en 2009.

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...