La crise va être très longue

Publié le 23/11/2010 à 16:06, mis à jour le 23/11/2010 à 19:04

La crise va être très longue

Publié le 23/11/2010 à 16:06, mis à jour le 23/11/2010 à 19:04

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Avez-vous l'impression que les mauvaises nouvelles au sujet des déficits et des dettes s'éternisent? Aujourd'hui, on discute de l'Irlande et du Portugal. Demain, ce sera peut-être l'Italie et l'Espagne. Les investisseurs peuvent bien éprouver des craintes pour leur portefeuille : les médias ont de quoi alimenter leur contenu sur une base continue. Et malheureusement, cette situation devrait perdurer longtemps (peut-être 10 ans ou 15 ans?).

Chaque fois qu'une solution est apportée afin d'apaiser les craintes, on ne fait que repousser l'inévitable. Les pays visés par d'importants problèmes d'endettement mettent la main à la pâte afin ''d'abaisser'' leur déficit. C'est bien de réduire les dépenses. Mais si un pays est trop endetté, ne devrait-il pas plutôt viser à réduire sa dette, et non seulement ses dépenses?

Discuter de réduction de déficits au lieu de surplus, c'est admettre que la dette grimpera davantage. Or, le phénomène du vieillissement de la population touche tous les pays développés ou presque. Sans l'ombre d'un doute, les dépenses sont appelées à augmenter, alors que les revenus de l'état devraient s'affaiblir au fur et à mesure que les travailleurs partent à la retraite.

Il s'avère donc difficile de voir une fin à ce problème. Un virage à 180 degrés serait nécessaire. Mais de toute évidence, les populations des pays développées ne sont pas prêtes à changer de comportement. Elles attendront d'y être contraintes. En attendant, des sauvetages sont prodigués ici et là.

Avant 2008, nous avons longtemps vécu au-dessus de nos moyens. Il serait donc impensable que la crise se réborbe en quelques années, afin que nous puissions retrouver le niveau de vie d'avant. Il existe pourtant quelques solutions que nous préconisons afin d'augmenter les recettes fiscales un peu partout : la déréglementation par exemple. Nous pensons que si les lois permettaient à tous de se lancer en affaires facilement, sans contraintes, avec en plus des incitatifs, le chômage se mettrait à diminuer graduellement. Ainsi, on compenserait pour le vieillissement de la population ainsi que la diminution des dépenses des gouvernements.

Mais il ne faut pas y penser! Il se produit actuellement exactement le contraire. L'environnement légal plus complexe s'ajoute aux difficultés à créer des emplois, dans un milieu où l'économie fonctionne au ralenti. Par conséquent, en tant qu'investisseur, on doit prendre pour acquis que le taux de chômage restera élevé pendant très longtemps. De cette façon, on évite de faire des erreurs d'évaluation lorsque vient le temps d'analyser des titres qui pourraient être fortement influencés par ce facteur.

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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