Louis Vachon, le banquier sans complexe


Édition du 11 Octobre 2014

Louis Vachon, le banquier sans complexe


Édition du 11 Octobre 2014

Par Marie-Claude Morin
Le Québec restera central

Dans cinq ans, espère Louis Vachon, la Banque Nationale réalisera 40 % à 45 % de ses bénéfices hors Québec, comparativement à 35 % actuellement. Une expansion géographique qui résultera d'un mélange d'acquisitions et de croissance interne. Cet objectif peut paraître peu élevé vu les visées pancanadiennes de l'institution. «Je reste positif par rapport à l'économie du Québec ; donc, l'expansion dans le reste du Canada est un complément et non un substitut à notre croissance au Québec», explique celui qui siège au conseil d'administration de Finance Montréal.

Étant donné que la Banque Nationale est déjà numéro deux dans la Belle Province, ne craint-il pas que sa croissance y soit limitée ? «Pantoute !» répond du tac au tac la Personnalité financière de l'année 2012 du journal Finance et Investissement [publié par le Groupe Les Affaires]. Le Mouvement Desjardins est bien installé partout en province, reconnaît-il, «mais c'est une saine concurrence». Quant aux grandes banques canadiennes, si certaines ont accru leur présence à Montréal, elles restent «carrément absentes en région». Le fait que le centre décisionnel de ses rivales est à Toronto joue contre elles, estime celui qui est maintenant un des pdg les plus expérimentés parmi les six grandes banques. «La proximité reste extrêmement importante pour les clients.»

De toute façon, ajoute Louis Vachon avec un brin de fierté, la Banque Nationale affiche la plus forte croissance du volume d'affaires dans les services aux particuliers et aux entreprises. «Nous n'avons pas l'air d'une firme qui a beaucoup souffert de la compétition, dit-il, sourire en coin. Nous nous défendons très, très bien et n'avons aucun complexe.»

Contrairement à d'autres institutions financières canadiennes, la Nationale ne lorgne pas les cibles d'acquisition au pays de l'oncle Sam. «La réglementation s'y est politisée et il y a encore beaucoup trop de banques», dit le fils de Beaucerons. De toute façon, puisque la Nationale n'a pas encore déployé sa stratégie «un client, une banque» partout au pays, il préfère rester focalisé sur le Canada à court terme. Une stratégie qu'approuve Barry Schwartz, vice-président de Baskin Financial Services. «La Nationale a beaucoup plus d'occasions de croissance au Canada que n'importe quelle autre banque.» La gestion de patrimoine offre, selon lui, une belle plateforme pour le futur.

La banque québécoise continuera tout de même de se faire la main à la gestion d'activités internationales, avec sa filiale américaine Credigy [spécialisée en recouvrement] et de «possibles petits investissements ici et là». Mais l'international ne sera pas une priorité pour les trois à cinq prochaines années, assure Louis Vachon. «À moyen terme, par contre, nous pourrions regarder les pays émergents.» Le dirigeant y apprécie la croissance démographique, qui diversifierait le profil de sa banque.

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