Échouer fait mal, sauf que...


Édition du 18 Avril 2015

Échouer fait mal, sauf que...


Édition du 18 Avril 2015

Savoir rebondir

Louise Guay a elle aussi réussi à retomber sur ses pieds. Le jour même où Mon Mannequin Virtuel a fermé ses portes, elle se faisait offrir par le MIT d'ouvrir un Living Lab, un centre d'innovation ouverte, à Montréal. «Avant que je mette le pied dans le vide, relate Louise Guay, un trémolo dans la voix, c'est comme si un hélicoptère était venu et m'avait rescapée.»

Présidente du Living Lab de Montréal depuis 2010, Louise Guay se sent aujourd'hui prête à passer de la réflexion à l'action. Avec sa nouvelle entreprise, SmartMoov, elle ne vise rien de moins que de bâtir ce qu'elle qualifie elle-même d'Uber de l'immobilier. Concrètement, elle veut bâtir un réseau d'espaces de travail partagés (coworking) dont les postes pourraient être réservés en ligne. Les premiers bureaux du réseau devraient être situés dans des caisses populaires Desjardins.

Louise Guay, cette fois, veut faire les choses différemment. Elle veut rester le plus agile possible et explique que SmartMoov, qui ne compte pour l'instant que deux employés, n'aura pas de bureau fixe. Elle dit aussi vouloir choisir avec soin ses investisseurs, l'aventure de Mon Mannequin Virtuel lui ayant appris qu'une start-up ne devrait pas accepter de financement d'investisseurs qui ne partagent pas ses valeurs. De plus, si elle a déjà soumis son projet à des capital-risqueurs, elle n'est pas pressée de signer. «C'est "le retour du Jedi"», lance Louise Guay en riant.

Patrice Demers : échouer puis rebondir sauf que...

Je ne savais pas à quoi m'attendre quand j'ai donné rendez-vous à Patrice Demers, ancien propriétaire de CHOI Radio X. Je savais l'homme brillant, mais je craignais qu'il soit à terre après une succession d'échecs.

Entre autres choses, il a été contraint de vendre au rabais CHOI en 2007, après que le CRTC lui a retiré sa licence, son projet d'implanter le modèle Radio X à Montréal a fait chou blanc en 2014 et il a été contraint de fermer son magazine Summum Girl la même année.

Nous avions rendez-vous au Brooklyn, un café éminemment hipster situé au coeur du Mile-End, à Montréal. Bref, pas le genre d'endroit dont s'approcherait, même de loin, le public cible de Radio X. L'homme qui s'est présenté au café avait cependant l'air d'être dans son élément.

Patrice Demers partage aujourd'hui son temps entre ses résidences de Québec et de Montréal, et ne semble pas malheureux pour cinq sous. «Depuis un an et demi, je dis à la blague que je suis au chômage, lance l'homme d'affaires. Il n'y a pas d'endroit où je dois être aujourd'hui [sous prétexte] que mes employés s'attendent à ce que j'y sois.»

S'il n'a pas d'emploi, il est propriétaire ou actionnaire d'une quinzaine d'entreprises, dont trois concessionnaires automobiles, un magazine pour hommes (Summum), une chaîne de restaurants (Jack Saloon), une marque de boissons calmantes (Boisson Slow Cow) et un constructeur de motos électriques (Lito Green Motion). S'il est satisfait du rendement de ses investissements, aucun d'entre eux ne se compare à CHOI, qu'il avait rachetée de son employeur au prix de deux millions de dollars, avec une mise de fonds personnelle de 50 000 $. En incitant ses animateurs à être eux-mêmes en ondes et en jouant avec les règles du CRTC pour diffuser plus de contenu anglophone, il a fait de CHOI la station la plus écoutée de Québec.

Bien que Patrice Demers n'a pas de problème d'argent aujourd'hui, il est passé à un cheveu de tout perdre. Lorsque le CRTC a retiré à CHOI son permis de diffusion en 2004, l'homme d'affaires se retrouve dans une situation bien précaire. De 2004 à 2007, alors qu'il épuise les recours juridiques pour infirmer la décision du CRTC, Patrice Demers se bat avec l'énergie du désespoir. «Si la station avait fermé, j'aurais fait faillite», admet-il aujourd'hui. Durant cette période, il faisait également face à des poursuites en diffamation découlant de propos tenus en ondes par l'animateur Jeff Fillion, que M. Demers a fini par congédier en 2005.

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