Les investisseurs ont détourné le regard des conséquences de l'ouragan Harvey. (Getty)
Toronto a positivé ce jeudi, après que Statistique Canada eut indiqué que la croissance économique canadienne avait surpassé les attentes au deuxième trimestre. La Bourse de New York a elle aussi terminé en hausse, soutenue par une série de statistiques sur l'économie américaine et aidée par des ajustements de portefeuille en ce dernier jour du mois.
La Bourse de Toronto a été encouragée par la meilleure croissance que prévu, a observé Jillian Bryan, vice-présidente chez Conseils de placement privés de Gestion de patrimoine TD.
Le produit intérieur brut (PIB) canadien a augmenté de 4,5% en rythme annuel au deuxième trimestre, a annoncé jeudi l'institut de la statistique. Cette accélération est nettement plus soutenue que prévu même si les économistes tablaient sur une hausse annualisée de 3,1%.
Voici l'état de la situation (clôture)
S&P/TSX +0,52% à 15211 points
S&P 500 +057% à 2471 points
Dow Jones +0,25% à 21948 points
Nasdaq +0,95% à 6428 points
Dollar canadien +0,25% à 0,8010 $US
Once d'or +0,95% à 1326 $US
Baril de pétrole WTI +2,46% à 47,09 $US
Ce bond de la croissance de l'économie canadienne grâce à la consommation des ménages et des exportations aidées par la faiblesse de la monnaie laisse prévoir un nouveau resserrement de la politique monétaire.
Les gains du parquet ont été généralisés, mais le secteur de l'énergie a profité plus particulièrement de la montée des cours du pétrole brut et a gagné 1,3 pour cent.
Les prix du pétrole ont avancé pendant que la tempête tropicale Harvey continuait à limiter l'offre, a noté Mme Bryan. Certaines des plus grandes raffineries des États-Unis ont été forcées de fermer leurs portes en raison de la tempête.
«Si une raffinerie interrompt ses activités, cela signifie qu'elle ne produit pas tous les différents genres d'essence et de distillats qu'elle raffinerait (normalement)», a-t-il précisé. «Conséquemment, l'offre va décliner et lorsque l'offre décline, cela fait grimper les prix.»
Perspectives encourageantes
«Le marché profite tout simplement de données économiques encourageantes. Certaines sont un peu moins bonnes comme sur l'immobilier par exemple mais d'autres sont positives», a indiqué Peter Cardillo de First Standard Financial.
Les revenus des ménages ont notamment progressé plus que les dépenses en juillet comparé à juin alors que les promesses de ventes de logements ont baissé ce même mois.
L'inflation est elle restée inchangée en juillet, l'indice PCE basé sur les dépenses de consommation augmentant de 1,4% sur un an.
«Le principal élément de ce rapport est que la pression inflationniste reste modérée, ce qui suggère aux investisseurs que l'éventualité d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt d'ici à la fin de l'année reste limitée», a noté Patrick O'Hare de Briefing.
Les courtiers de Wall Street, qui ont largement profité ces dernières années des taux bas de la Fed, espèrent pouvoir en bénéficier le plus longtemps possible.
Les investisseurs sont désormais dans l'attente de la diffusion vendredi du rapport mensuel officiel sur le marché du travail dans le pays.
Mois légèrement positif
Le S&P/TSX de Toronto s’est apprécié de 0,45% en août, selon Bloomberg. Et Exfo (lire ci-dessous) a gagné 17% aujourd’hui et a ainsi effacé toutes ses pertes depuis le début de l’année. Sur le mois, l'indice Dow affiche une hausse de 0,3%, le S&P 500 s'est un peu moins bien tenu (+0,1%), tandis que le Nasdaq s'est renchéri de 1,3%.
Il s’agit d’un 5e mois consécutif de gains pour le Dow et le S&P 500 et le neuvième en 10 mois pour ces deux indices.
Les indices ont aussi bénéficié selon Art Hogan de Wunderlich Securities d'ajustements typiques de fin de mois.
«Le S&P, le Dow Jones et le Nasdaq sont revenus en territoire positif» par rapport à fin juillet, »ils sont revenus au-dessus de niveaux techniques importants», a-t-il noté.
«De nouveaux espoirs sur l'adoption d'ici la fin de l'année d'une réforme fiscale» ont également aidé le marché, selon M. Cardillo.
Le président américain avait réaffirmé mercredi son intention de baisser les impôts pour les entreprises comme les particuliers sans toutefois apporter de précisions.
Le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, dans une interview à la chaîne financière CNBC jeudi, a assuré que l'administration avait un plan «très détaillé» qui devrait être rendu public d'ici fin septembre.
Titres en action
Exfo acquiert pour fouetter sa performance l'action bondit de 17%. Moins de trois mois après avoir abandonné les solutions de surveillance passive de réseaux, Exfo acquiert un expert français dans ce domaine afin d’avoir la masse critique nécessaire et les solutions différenciées pour devenir rentable dans ce créneau exigeant.
Le détaillant de vêtements d'exercice Lululemon Athletica a affiché jeudi un bénéfice de 48,7 millions $ US pour son deuxième trimestre. Le profit par action de l'entreprise établie à Vancouver a atteint 36 cents US. Après ajustement pour exclure les éléments non récurrents, il atteint 39 cents US par action.
Ce résultat était supérieur aux attentes des analystes de Wall Street. Ceux-ci visaient en moyenne un bénéfice ajusté de 35 cents US par action, selon les prévisions recueillies par Zacks Investment Research. Les revenus de Lululemon ont atteint 581,1 millions $ au cours du trimestre, ce qui était aussi supérieur à la prévision des analystes, qui était de 567,8 millions $ US.
Pour le trimestre en cours, qui prendra fin en novembre, Lululemon prévoit réaliser un bénéfice par action d'entre 50 cents US et 52 cents US. Ses revenus devraient être d'entre 605 millions $ US et 615 millions $ US pour le troisième trimestre.
La Banque Toronto-Dominion (TD) a affiché jeudi un bénéfice de 2,77 milliards $ pour son troisième trimestre, en hausse de 17 pour cent par rapport à la même période l'an dernier, ce qu'elle a attribué à la solide performance de ses activités au détail tant au Canada qu'aux États-Unis.
Le bénéfice net par action de la banque s'est ainsi établi à 1,46 $, tandis que son bénéfice ajusté a atteint 1,51 $ par action. Cela était supérieur aux prévisions des analystes, qui visaient en moyenne un bénéfice ajusté de 1,36 $ par action.
«La plus grande partie de ce dépassement s'expliquait par de meilleures marges des deux côtés de la frontière et de meilleures provisions que prévu», a observé l'analyste John Aiken, de Barclays Capital, dans une note à ses clients.
Banque Nationale(NA, 57,29$): rachats d’actions plus musclés en vue pour les deux prochaines années. Après avoir pris du retard sur son industrie en 2016, la Banque Nationale a rempli ses promesses au troisième trimestre. L’amélioration de son efficacité opérationnelle, de sa rentabilité et de son capital réglementaire lui donnent la latitude de racheter plus activement de ses actions au cours des deux prochaines années, prévoit Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux.
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 60,05$): un modèle d’affaires à démontrer à nouveau. Après un long passage à vide en Bourse, l’exploitant de dépanneurs doit en quelque sorte démontrer à nouveau que ses paramètres d’acquisitions et leur intégration, ainsi que son exécution opérationnelle, fonctionnent toujours aussi bien et donnent un bon rendement aux actionnaires. La meilleure façon d’y arriver est d’afficher des résultats progressivement meilleurs à chaque trimestre en 2018, à la suite d’une période active d’acquisitions, croit Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux.
Transat A.T. (TRZ.A, 8,77$): enfin des vents favorables. La conjoncture sourit enfin au voyagiste de Transat A.T. et incite Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, à hausser son cours cible d’un an de 55% à 14$. À long terme, Transat pourrait même gagner en altitude jusqu’à 26$, croit-il aussi, en formulant plusieurs hypothèses. À court terme, un huard ferme et la bonne économie canadienne donnent des ailes à Transat, en même temps que le temps pluvieux de l’été fait voyager plus de passagers.
Kenric S. Tyghe, de Raymond James, présente ses prévisions pour les résultats du deuxième trimestre de Dollarama(DOL, 124,50$) attendus le 7 septembre. Il anticipe une croissance de 4,9% des ventes comparables. Ces ventes des magasins ouverts depuis un an devraient refléter l'acceptation des cartes de crédit dans certains magasins, mais un trafic moindre. Les ventes devraient selon lui totaliser 804,6M$, soit moins que les recettes de 812,1M$ visées par l'ensemble de ses homologues. M. Tyghe anticipe un bénéfice de 1,04$ par action, comparativement à 0,88$ l'action au même trimestre de l'an dernier. L'analyste réitère sa recommandation surperformance pour le titre et sa cible de 140$.
Sumit Malhotra, de Banque Scotia, note que les résultats du troisième trimestre de la Banque Nationale(NA, 57,29$) ont été parmi les plus solides dévoilés par les banques canadiennes jusqu’ici. L’analyste réitère sa recommandation surperformance pour le titre et sa cible de 65$. De son côté, Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, fait passer la sienne de 62$ à 65$.
La Canadian Western Bank(Tor., CWB) a dévoilé un bénéfice ajusté de 0,69$ par action à son troisième trimestre. C'est un résultat supérieur à celui de 0,62$ l'action attendu des analystes.
Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux, relève sa recommandation pour l'éditeur de logiciels Enghouse Systems(ENGH, 49,77$) de neutre à surperformance. La valorisation accordée au titre reflète adéquatement les risques et les occasions potentielles, souligne l'analyste. Sa cible passe de 64$ à 62$ en raison de l'appréciation du dollar canadien.
La chaîne de magasins en gros Costco, qui a annoncé que ses ventes à nombre de magasins comparable en août avaient progressé plus que prévu, est monté de 1,49% à 156,74 dollars.
La banque américaine Wells Fargo, qui a annoncé que le scandale sur l'ouverture de comptes fictifs était encore plus important qu'estimé initialement, a cédé 0,56% à 51,07 dollars.
Le voyagiste en ligne Expedia a grimpé de 3,43% à 148,36 dollars. Le groupe a annoncé la promotion de l'un de ses responsables, Mark Okerstrom, au poste de PDG à la suite du départ du patron du groupe, Dara Khosrowshahi, à la tête d'Uber.
Le géant du divertissement Disney a reculé de 1,62% à 101,20 dollars. Selon des informations de presse, le groupe prépare des réductions de coût importantes pour sa chaîne de télévision ABC.
