Exfo acquiert en France pour fouetter sa performance, l'action s'envole de 17%

Publié le 31/08/2017 à 11:04

Exfo acquiert en France pour fouetter sa performance, l'action s'envole de 17%

Publié le 31/08/2017 à 11:04

Par Dominique Beauchamp

Moins de trois mois après avoir abandonné les solutions de surveillance passive de réseaux, Exfo acquiert un expert français dans ce domaine afin d’avoir la masse critique nécessaire et les solutions différenciées pour devenir rentable dans ce créneau exigeant.

Exfo(EXF, 5,80$) veut mettre la main sur le chef de file français Astellia SA(ALAST) pour environ 39 millions de dollars afin de mieux percer les marchés à plus forte croissance de la virtualisation des réseaux, le 5G et l’internet des objets.

Si son offre pour l’ensemble d’Atellia se concrétise comme prévu d’ici la fin de l’année, cet achat lui apportera justement les solutions bout-en-bout, des revenus de 72,7 millions de dollars, 480 employés et 120 clients pour y arriver, explique Vance Oliver, responsable des relations avec les investisseurs, d’Exfo.

La transaction de taille est d’ailleurs bien accueillie comme en témoigne le bond de 17% de son action  le 31 août. Les revenus d'Astellia équivalent après tout à 23% des revenus d'Exfo.

Dans un premier temps, l’entreprise de Québec achète 33% des actions d’Astellia appartenant aux quatre fondateurs et cadres de l’entreprise, ainsi qu’à l’investisseur Isatis Capital.

L’offre de 10 euros représente une plus-value de 44,7% par rapport à leur valeur en Bourse.

Dans un deuxième temps, Exfo offrira la même plus-value à tous les autres actionnaires de la société française à capital ouvert.

Un premier verdict prudent

Robert Young, de Canaccord Genuity, a bon espoir qu’Exfo puisse rentabiliser Astellia grâce aux ventes croisées, aux nouveaux clients et à l’élimination des dépenses qu’encoure l’entreprise française, en tant que société à capital ouvert.

Astellia aurait perdu presque un million de dollars, en 2016.

Si M. Young est content de voir le fondateur Germain Lamonde se concentrer sur des achats stratégiques depuis qu’il a cédé la gestion quotidienne à un nouveau PDG, il se demande par contre si l’achat n’entachera pas le bilan d’Exfo en épuisant son encaisse de 37,7M$US, malgré de bons flux de trésorerie.

Dans une note préliminaire, M. Young croit possible que la «société récolte des capitaux ou se refinance pour renflouer ses réserves de liquidités».

Même si le rebond de l’action d’Exfo la rapproche de son cours-cible de 5$US, d’ici un an, il ne relève pas son objectif et renouvelle une recommandation de «conserver» le titre.

Thanos Moschopoulos, de BMO Marchés des capitau,x aime la taille ainsi que les aspects stratégiques et financiers de la transaction, mais il ne touche pas à son cours cible de 5,50$US, en attendant d'en savoir plus concernant les synergies.

Au premier semestre, les revenus d'Atellia ont chuté de 19%, mais ses nouvelles commandes ont bondi de 55%. L'entreprise serait marginalement rentable en terme de bénéfice d'exploitation, à son avis.

La moitié de ses revenus proviennent de la vente de logiciels qui lui procurent une marge brute de 71%.

La transaction augmente toutefois la place qu'occupent les solutions de protocole internet dans le portefeuille d'Exfo, un segment qui offre bien des défis, ajoute l'analyste..

La transaction a le potentiel d'ajouter 10% au bénéfice d'Exfo, dit-il.

Une transaction amicale

Chez Astellia, le président Christian Queffelec accueille «très favorablement ce rapprochement stratégique avec Exfo dont les valeurs sont proches de celles d’Astellia», indique-t-il dans le communiqué.

Le dirigeant prévoit aussi qu’Astellia pourra accélérer son développement technologique et commercial et mieux étendre sa couverture du marché au sein d’Exfo.

Si l’offre publique d’achat se concrétise, la mise en commun des solutions de surveillance en temps réel de réseaux mobiles d’Astellia et d’Exfo permettra à l’entreprise de Québec de mieux cibler des occasions de croissance, ajoute M. Lamonde.

Astellia offre des solutions bout-en-bout d’optimisation automatisée et géolocalisées des réseaux ainsi que d’analyse de données «Big Data», indique la société française.

Basée en France, Astellia est aussi bien implantée en Espagne et exploite des antennes au Canada, au Liban, au Maroc et en Afrique du Sud.

Course technologique

Exfo doit sans cesse s’adapter à une industrie dont la technologie évolue à vitesse grand V.

En mars, Exfo avait aussi mis la main sur la londonienne Ontology afin d'ajouter à son arsenal de solutions et pérserver son avùnce technologique.

En mai, Exfo a annoncé la rationalisation de ses solutions de surveillance de réseaux au profit des tests, de l’assurance de services active, de la surveillance de réseaux de fibre et de l’analyse de données.

Elle disait réduire considérablement ses investissements dans la surveillance passive sans fil, qui lui procurait alors moins de 5% de ses ventes totales.

L’entreprise avait alors indiqué qu’environ 5% de la main-d’œuvre mondiale liée à cette ligne de produits et à la commercialisation seraient supprimés.

La restructuration occasionne des dépenses ponctuelles de 4M$US, au troisième trimestre de 2017 et procurera des économies annuelles de 8M$US.

«Dans l’ensemble, Exfo s’en tire très bien, avec une croissance de ses revenus supérieure à 10% à mi- chemin de l’exercice 2017. Nous avons pris des décisions nécessaires au sujet d’une portion de notre gamme de solutions de surveillance de réseaux qui ne performe pas à la hauteur de nos attentes», avait alors expliqué le nouveau PDG Philippe Morin à qui M. Lamonde a confié la relance d’Exfo le 1er avril 2017.  

Avant l’annonce de ce matin, l’action d’Exfo s’était repliée de 15% depuis le début de l’année, en raison de deux trimestres consécutifs de résultats décevants.

Son action a récupéré toutes ces pertes aujourd'hui et affiche un rendement nul depuis le début de l'année.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À la une

Repreneuriat: des employés au rendez-vous

REPRENEURIAT. Le taux de survie des coopératives est bien meilleur que celui des entreprises privées.

La hausse de l'impôt sur le gain en capital rapporterait 1G$, selon Girard

Mis à jour il y a 9 minutes | La Presse Canadienne

C’est ce qu’a indiqué le ministre des Finances, Eric Girard, mardi en commission parlementaire.

Gains en capital: l'AMC demande au gouvernement de reconsidérer les changements

L’augmentation du taux d’inclusion s’appliquerait aux gains en capital supérieurs à 250 000 $ pour les particuliers.