«Vouloir éradiquer l’erreur est une erreur, car elle est une richesse inestimable pour l’homme», lance Kathryn Schulz, en s’appuyant sur la fameuse pensée de Saint-Augustin «Fallor ergo sum» («Je me trompe, donc je suis»). C’est que l’erreur est le sel du travail : à petite dose, il lui donne du goût, et à trop forte dose, il le rend dégoûtant.
«En réalité, nous adorons nous tromper. Prenez les téléséries. Chaque épisode repose sur le même truc : nous anticipons ce qui va suivre, et puis – ô surprise! – il se passe autre chose. Les scénaristes ont été plus malins que nous, et ça nous fait craquer, au point de vouloir regarder la suite, sans nous lasser», raconte-t-elle.
L’équation est donc fort simple : Erreur = Surprise = Créativité. D’où ma question initiale : «Faites-vous assez d'erreurs?». Si votre réponse est «non» après avoir lu cette chronique, alors vous venez de faire un énorme progrès. Et si elle est «oui», alors je peux m’avancer en affirmant que vous venez de vous tromper…