Managers, voici pourquoi vous comprenez si mal vos employés!

Publié le 03/03/2015 à 06:09

Managers, voici pourquoi vous comprenez si mal vos employés!

Publié le 03/03/2015 à 06:09

➢ Une quête plus complexe qu’on ne croit. Lorsque les participants incités à l’empathie ont tenté de se mettre à la place du client-type, ils ont, en vérité, juste réussi à s’imaginer eux-mêmes à la place de l’autre. C’est-à-dire qu’ils se sont mis mentalement dans les souliers du client-type, mais ce faisant, sont restés eux-mêmes, avec leurs pensées et croyances, s’imaginant – à tort – dans la peau d’un autre. Subtil, n’est-ce pas ? C’est que l’exercice est on ne peut plus complexe pour notre cerveau : voir comme voit autrui, ou encore vibrer comme vibre autrui, c’est beaucoup plus difficile qu’il y paraît. Ça demande d’effacer notre personnalité, ce qui est loin d’être chose aisée.

Cela signifie-t-il donc que chercher à faire preuve d’empathie, c’est une sorte de Mission : Impossible ? Que nous sommes irrémédiablement nous-mêmes, et par conséquent dans l’incapacité véritable de se mettre à la place d’autrui, de le comprendre en profondeur ? Non, bien sûr ! Mille fois non ! C’est juste que nous nous y prenons comme des pieds lorsque nous souhaitons user d’empathie. Et c’est là la formidable trouvaille de cette étude de MM. Hattula, Herzog, Dahl et Reinecke. Une dernière expérience leur a en effet permis de découvrir ceci :

> L’intérêt d’être alerté du danger. Il existe un moyen d’atténuer l’effet qui mène à l’égocentrisme lorsqu’on entend faire preuve d’empathie. Et par voie de conséquence, de vraiment faire preuve d’empathie lorsque le besoin s’en fait sentir. Lequel ? C’est très simple, il suffit d’avertir la personne concernée qu’à vouloir se montrer empathique, elle risque de sombrer davantage dans l’égocentrisme. Car une fois prévenue de ce risque, elle veille à ne plus transférer sa propre personnalité dans la peau d’autrui, mais bel et bien à tenir compte des vues et opinions divergentes des siennes qu’a l’autre. Bref, une fois alerté du danger, on s’en prémunit. Automatiquement.

Voilà. C’et aussi simple que ça. D’où le conseil pratique suivant, à l’adresse de tout manager digne de ce nom :

➢ Qui entend – enfin – comprendre ses employés, et donc tirer profit de leurs points de vue, se doit de se mettre dans leur peau, en veillant surtout à ne pas transférer sa propre personnalité dans la peau d’autrui. C’est-à-dire qu’il lui faut se dire : 1) «Comment untel voit-il vraiment les choses ?» ; et 2) «Suis-je là en train de transférer ma propre vision des choses à la sienne ?». Car, ce faisant, il parviendra à se montrer réellement empathique.

En passant, l’écrivain français Michel Tournier a dit dans Vendredi ou les limbes du Pacifique: «Autrui, pièce maîtresse de mon univers».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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