Le temps des poussées


Édition du 21 Juin 2014

Le temps des poussées


Édition du 21 Juin 2014

Tiens, tiens, serait-on sur le point d'assister à deux poussées boursières sectorielles ?

La question nous est venue, il y a quelques jours, après que l'on soit successivement tombé sur deux commentaires apparentés.

«Installation d'une poussée estivale ?» titrait le commentaire de Paradigm Capital, à propos du secteur aurifère. «La poussée énergétique se poursuit, les meilleurs choix pour la deuxième moitié de 2014», annonçait de son côté Financière Banque Nationale, en parlant du secteur du pétrole et du gaz.

Coup d'oeil sur chacun.

Le secteur aurifère

Avec le prix de l'or, à un creux des quatre dernières années, et plusieurs autres secteurs qui se négocient à des sommets, l'analyste Don MacLean croit que les titres aurifères peuvent être comparés à des ressorts hélicoïdaux. Et que trois ingrédients pourraient cet été contribuer à leur détente.

Les voici.

1. Les coûts de production ont commencé à reculer et devraient encore s'améliorer

M. McLean note que les coûts des sociétés aurifères ont reculé dans une fourchette de 2 % à 7 % de 2012 à 2013, principalement en raison de réductions dans les budgets d'exploration, de reports de projets et de plus faibles dépenses administratives. Il s'attend à ce que la tendance s'accélère en deuxième moitié d'année et se poursuive en 2015, alors que les sociétés devraient commencer à se retrancher vers des projets à plus forte teneur et gagner en efficacité.

2. La saison estivale est généralement favorable

Historiquement, depuis 1992, la période mai-juillet est la meilleure pour prendre des paris sur le prix de l'or. Juin est légèrement positif, juillet est négatif. Mais août et septembre sont les mois où le prix du métal précieux a tendance à progresser (respectivement 14 et 15 années positives sur la période de 21 ans).

3. Les actions des aurifères sont maintenant assez corrélées au prix de l'or

C'est une condition importante. Parfois, le marché des actions peut déjà anticiper des mouvements sur les prix des commodités, ce qui fait que lorsque les mouvements se produisent, les titres ne bougent pas. Or, depuis le début de l'année, à l'exception des producteurs seniors, les titres suivent d'assez près le prix du métal jaune.

Ces trois facteurs combinés augmentent la probabilité que l'on assiste dans les prochains mois à une avancée des cours des actions aurifères, selon la maison.

Paradigm note que les sociétés d'exploration sont celles qui auraient le plus de levier à une hausse du prix de l'or. Elle aime particulièrement Mega Precious (MGP, 0,11 $) et Sabina (SBB, 0,76 $). Chez les petits producteurs, elle aime bien Alamos (AGI, 10,28 $) et Semafo (SMF, 4,67 $). Chez les intermédiaires, ses favorites sont Agnico (AEM, 36,72 $ $), New Gold (NGD, 6,80 $) et Detour (DGC, 13,33 $).

Verdict personnel ?

On ne croit pas beaucoup à une hausse du prix de l'or dans les prochaines années, mais il est effectivement possible qu'on assiste à des rebonds sporadiques. D'autant que l'on commence à parler d'inflation aux États-Unis, et que les discussions pourraient s'accentuer au cours des prochains mois. Le coup est spéculatif.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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