Éric Martel, président et chef de la direction, Bombardier (Photo: Les Affaires)
Que faire avec les titres de Bombardier, Dollarama et du Canadien Pacifique? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Bombardier (BBD.B, 59,80$): moins de livraisons que prévu, mais la demande reste bonne
Bombardier a publié ce matin ses résultats pour le premier trimestre, l’entreprise affiche un chiffre d’affaires de 1,281 milliard de dollars (G$), en glissement annuel de -12%.
Les livraisons d’avions ont été de 20 au cours du trimestre par rapport à 22 au même trimestre l’année dernière.
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Bien que les livraisons d’avions aient été moins importantes au premier trimestre, la direction a réitéré son objectif de 150-155 livraisons pour l’ensemble de l’année.
Les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) ajustés se sont élevés à 205 millions de dollars (M$) pour un bénéfice par action ajusté de 0,36$.
Cameron Doerksen de la financière Banque Nationale s’attendait à un chiffre d’affaires de 1,407G$, à la livraison de 24 appareils, à un BAIIA de 208M$ et à un bénéfice par action (BPA) de 0,22$.
Les prévisions financières restent également inchangées: 8,4 à 8,6G$ de chiffre d’affaires, un BAIIA compris entre 1,30 et 1,35G$.
L’utilisation du flux de trésorerie disponible au premier trimestre a également été plus élevée que prévu, mais la direction prévoit toujours un flux de trésorerie disponible de 100 à 400M$ en 2024 et de 900M$ en 2025, ce qui semble encore réalisable, selon Cameron Doerksen.
Le carnet de commandes s’élevait à 14,9G$ à la fin du premier trimestre, contre 14,2G$ à la fin du dernier trimestre, et le rapport commandes-facturation était de 1,6. Il n’y a eu aucune annulation au cours du trimestre.
La direction de Bombardier indique que la demande de nouveaux avions à réaction reste saine, avec davantage de commandes pour les avions à réaction du modèle Global au 1er trimestre.
En outre, l’activité aérienne mondiale sur les modèles de jets Bombardier est en hausse de 7% en glissement annuel, ce que l’analyste de la Nationale considère comme un indicateur solide que l’activité des commandes devrait rester soutenue.
Cameron Doerksen maintient sa cote de «surperformance» sur le titre de Bombardier, mais a réduit son cours cible à 92,00$, contre 95,00$ précédemment.
«Nous voyons des progrès constants vers l’atteinte des objectifs financiers de l’entreprise pour 2025, soutenus par des conditions toujours saines sur le marché final des jets d’affaires qui, selon nous, entraîneront en fin de compte une hausse importante du cours de l’action», conclut l’analyste de la financière Banque Nationale.
À SUIVRE: Dollarama (DOL, 115,57$): la forte croissance de Dollarcity
Dollarama (DOL, 115,57$): la forte croissance de Dollarcity
Au cours de 2023, Dollarcity a généré des ventes de 1,22 milliard de dollars américains (G$US), en hausse de 39% sur un an.
À titre de comparaison, les ventes de Dollarama au Canada se sont élevées à environ 5,9G$US. La croissance a été stimulée par l’ouverture de 92 nouveaux magasins, dont la superficie a augmenté de 22% pour atteindre 4,0 millions de pieds carrés.
La marque a connu une forte croissance de ses ventes au détail dans un contexte de baisse de la consommation, un gain de parts de marché et une augmentation de la notoriété de la marque.
Depuis que Dollarama a acquis une participation de 50,1% dans Dollarcity en 2019, les ventes ont connu un taux de croissance annuel composé de 32%, le nombre de magasins ayant plus que triplé, passant de 169 à 532.
L’analyste Chris Li de Valeurs mobilières Desjardins pense que l’objectif de la direction de 850 magasins d’ici 2029 est conservateur, car cela impliquerait l’ouverture de seulement une cinquantaine de nouveaux magasins par an, contre une moyenne de près de 90 au cours des deux dernières années.
La Colombie, le Pérou, le Guatemala et le Salvador comptent plus de 110 millions d’habitants, contre seulement 41 millions au Canada. Bien que le marché total adressable soit plus important en Amérique latine, le revenu disponible plus faible signifie probablement une pénétration plus faible qu’au Canada.
La productivité des ventes est comparable à celle de Dollarama. Bien que le Dollarcity moyen soit plus petit que Dollarama, 7 431 pi2 contre 10 422 pi2, les ventes moyennes par pied carré ont augmenté d’environ 11% pour atteindre 285$US et sont largement comparables à celles de Dollarama.
L’ouverture d’un nouveau magasin Dollarcity nécessite un investissement initial minimal d’environ 500 000$US, contre environ 0,9 million de dollars canadiens pour Dollarama.
La marge bénéficiaire nette a augmenté d’environ 150 points de base au cours de l’exercice 2023 pour atteindre environ 11%, principalement en raison de l’expansion et des avantages découlant des récents investissements dans la distribution et la logistique.
Les marges de Dollarcity sont encore bien inférieures à celles de Dollarama au Canada, autour de 16%. Bien qu’il y ait un potentiel d’amélioration, Dollarcity opère dans un environnement plus complexe dans quatre pays avec une chaîne d’approvisionnement et une logistique plus compliquée, avec des coûts plus élevés liés aux tarifs douaniers qui empêchent probablement ses marges d’être les mêmes que celles de Dollarama.
Cependant, Chris Li pense qu’il y a encore de la place pour l’amélioration. Il maintient sa recommandation d’«achat» pour le titre de Dollarama et son cours cible de 120$.
À SUIVRE: Canadien Pacifique Kansas City (CP, 112,12$): un trimestre solide
Canadien Pacifique Kansas City (CP, 112,12$): un trimestre solide
Le chiffre d’affaires de Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) pour le premier trimestre s’élève à 3,52G$, une hausse de 2% annuel, avec une augmentation de 1% des tonnes-milles commerciales et un rendement à peu près stable.
Cameron Doerksen de la financière Banque Nationale prévoyait 3,57G$. Le BPA ajusté s’est élevé à 0,93$, égal à ses prévisions.
La direction maintient ses perspectives de croissance à deux chiffres du BPA pour 2024, l’analyste prévoit une croissance du BPA de 11,8% pour 2024 alors que le consensus est de 13,3%.
Le consensus actuel pour 2025 implique une croissance du BPA d’environ 19%, Cameron Doerksen s’attend à «une accélération de la croissance des volumes alimentée par les synergies de revenus de la fusion et une amélioration sous-jacente des marchés du fret»
Déjà au deuxième trimestre, les tonnes-milles commerciales sont en hausse de 8,1% par rapport à l’année précédente, avec une force notable dans les secteurs de l’automobile, de l’intermodal et de la potasse.
L’entreprise s’attend à des circonstances favorables dans les secteurs de la potasse, de l’automobile, avec l’ouverture d’un nouveau complexe automobile à Dallas, des produits chimiques énergétiques et des plastiques qui devraient bénéficier de gains de synergie.
Le secteur intermodal devrait être soutenu par un solide rebond des importations de conteneurs à Vancouver et au Mexique ainsi que par la croissance du train intermodal de CPKC entre le Mexique et les États-Unis.
Un arrêt de travail qui pourrait survenir plus tard en mai est également un risque à court terme.
L’analyste de la Nationale maintient sa note de performance égale au secteur sur le titre de CPKC, mais a réduit son cours cible à 119,00$, contre 121,00$ précédemment, après avoir procédé à quelques ajustements mineurs à la baisse de ses prévisions pour 2024 et 2025.
«Nous pensons que CPKC mérite un multiple supérieur en raison de ses opportunités de croissance uniques, mais comme le titre se négocie à 26,4 fois nos prévisions de BPA pour 2024 et à 22,0 fois les BPA pour 2025, l’évaluation intègre déjà une croissance importante», explique l’analyste.
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