La Baie: le labyrinthe du trophée de chasse


Édition du 06 Décembre 2014

La Baie: le labyrinthe du trophée de chasse


Édition du 06 Décembre 2014

Dans le marché immobilier d'aujourd'hui, les locateurs commerciaux demandent généralement un rendement des revenus sur le prix payé (cap rate) de 6 %. Histoire de donner une chance au prix, M. Caicco postule plutôt un taux de 4 %. À 4,1 G $, cela voudrait dire un loyer de 165 M$ par année pour le grand magasin.

L'analyste évalue cependant que le bénéfice d'exploitation (avant intérêts, impôts, amortissement et loyer) se situe plutôt à 120 M$. À sa face même, on voit la difficulté de la situation. On ne peut raisonnablement payer un loyer de 165 M$ si le bénéfice avant impôts, intérêts et loyer n'est que de 120 M$.

S'ajoute une autre complication. Les locateurs deviennent généralement nerveux lorsque plus de 25 % du bénéfice du locataire va à son loyer (parce que d'autres coûts doivent être pris en compte).

Soyons optimistes et postulons qu'un éventuel nouveau propriétaire du Saks de New York soit prêt à accepter un loyer qui représente 50 % du bénéfice de l'occupant. C'est-à-dire un loyer de 60 M$. À un rendement demandé de 4 %, cela donne une valeur à l'immeuble de 1,5 G$. On est loin des 4,1 G$ de l'évaluation indépendante.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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