La Baie: le labyrinthe du trophée de chasse


Édition du 06 Décembre 2014

La Baie: le labyrinthe du trophée de chasse


Édition du 06 Décembre 2014

Conséquence : la valeur de 8,3 G$ suggérée par la direction pour l'ensemble des immeubles de HBC est également sujette à caution. Au plan économique, l'immeuble phare semble valoir nettement moins, et on ne sait trop si certaines propriétés du reste du parc immobilier ne se trouvent pas dans la même situation.

Que prendre : la valeur économique ou celle du trophée de chasse ?

Devant deux valeurs estimées affichant des écarts importants, laquelle devrait-on utiliser pour déterminer le prix de l'action de La Baie ?

Le plus sûr est de tabler sur la valeur économique. Dans le secteur du détail, la valeur d'un actif immobilier peut difficilement tenir dans le temps si le locataire n'est pas en mesure de verser un loyer qui la justifie. Un exemple patent : l'aventure du Québécois Robert Campeau. En 1986 et 1988 il avait, coup sur coup, mis la main sur Allied Stores et Federated Department (Bloomingdales) en tablant sur la valeur des actifs immobiliers. Peu de temps après, tout s'était écroulé.

Combien vaut HBC ?

Pour le savoir, il faut accorder une valeur aux activités de détail (en diminuant leur rentabilité du prix d'un loyer) et leur ajouter la valeur immobilière. En accordant une valeur de 6,7 G$ au parc immobilier, Canaccord Genuity en arrive à une cible de 29 $ pour l'action. CIBC, de son côté, accorde une valeur de 4,4 G$ aux immeubles et en arrive à une cible à 23 $.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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