Est-ce que les marchés boursiers vont nécessairement reculer?
Encore ici, pas nécessairement. En 2008, le S & P 500 était tombé de 37 %, mais, entre 1965 et 1970, l'indice avait augmenté de 11,7 %.
Pas une progression énorme (grosso modo de 2 à 3 % par année), mais tout de même une progression grâce à une augmentation des multiples. À noter que deux des cinq années de cette période furent marquées par des reculs.
Qu'est-ce qui s'en vient, alors ?
Bien malin qui pourrait le dire. Quoique l'on ne soit en présence que de deux situations apparentées, on notera que, dans les deux cas de marges à leur sommet historique, la suite ne fut pas très intéressante.
Le S & P 500 s'échange actuellement à 14,1 fois le bénéfice attendu en 2011, ce qui, sur une base historique, n'est certes pas en territoire de surévaluation. La moyenne historique est en effet autour de 15 fois.
L'élément qui fera fondre les marges et trébucher le PIB est cependant déjà en vue : le renflouement du déficit américain.
En prolongeant pendant deux ans les réductions d'impôt de l'administration Bush, on a gagné un peu de temps. Mais un jour viendra où il faudra bouger.
Notre cible (prophétique) du S & P 500 est à 1390 points pour 2011. À 1332 points, on n'en est plus très loin et l'on demeure confiant de la voir atteinte (et voire dépassée). Avec des marges qui pourraient se maintenir encore quelque temps et un PIB continuer d'avancer sur l'artifice des baisses d'impôt, on ne serait pas étonné de voir l'indice atteindre les 1500 points dans les premiers mois de 2012.
Après, les temps difficiles devraient arriver.
francois.pouliot@transcontinental.ca