Commission Robillard: remontons le jupon et arrêtons le chrono

Publié le 24/11/2014 à 16:37, mis à jour le 25/11/2014 à 07:08

Commission Robillard: remontons le jupon et arrêtons le chrono

Publié le 24/11/2014 à 16:37, mis à jour le 25/11/2014 à 07:08

Pas le seul endroit où le jupon dépasse

Ce n'est pas le seul endroit où l'on sent que le jupon de la commission dépasse et où elle donne l'impression d'omettre des précisions qui pourraient nuire à l'atteinte de l'objectif qu'elle recherche.

Sa recommandation d'abolir le système d'assurance stabilisation et de récupérer 300 M$ est peut-être bonne, mais son cadre analytique est de nouveau déficient par rapport au mandat.

Comment peut-on recommander le retrait de cette aide financière sans avoir une discussion sur ses conséquences?

La Commission s'appuie notamment sur les rapports Pronovost (2008) et Saint-Pierre (2009), qui ont tous les deux recommandé une révision en profondeur de l'assurance stabilisation. Les raisons pour lesquelles ces rapports n'ont pas été mis en œuvre, et les conséquences de cette mise en œuvre, ne sont malheureusement pas fournies. Une analyse de situation objective (mandat de la commission) aurait signalé où se situait la pierre d'achoppement et tenté de mesurer sa pertinence.

Il y a quelques autres exemples assez patents d'omissions dans la discussion, mais on s'arrêtera ici.

Peut-on corriger?

Côté crédibilité, le mal est fait. Mais il n'est pas incurable. Si l'on se rattrape dans l'avenir en exposant mieux l'état des lieux, la pertinence de la Commission Robillard demeure.

Il y aurait cependant lieu pour le gouvernement de mettre fin aux courts délais qu'on lui a imposé pour réviser les programmes et trouver des économies. Cette nécessité pour elle de livrer d'importants montants dans une course contre la montre n'est probablement pas étrangère au dépassement du jupon.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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