Surchauffe immobilière: le spectre de Jim Flaherty

Publié le 11/06/2014 à 17:08

Surchauffe immobilière: le spectre de Jim Flaherty

Publié le 11/06/2014 à 17:08

Photo: Bloomberg

Le nouveau ministre fédéral des finances, Joe Oliver, doit-il faire preuve de réserve face à la concurrence que se livrent les banques sur les taux d'intérêts, ou devrait-il, à l'instar de son prédécesseur Jim Flaherty, être beaucoup plus proactif?

La question est dans le marché ces jours-ci à la suite d'un commentaire d'un gestionnaire de la Sun Life à l'agence Bloomberg.

"L'ancien ministre Flaherty n'aurait jamais permis aux taux d'intérêt d'aller aussi bas", soutient Sadiq Adatia, chef des investissements chez Sun Life Global, un fonds de 8,1 G$. La critique n'y va pas par quatre chemins.

Au cours du printemps, les taux d'intérêt cinq ans sont descendus sous les 3%, et contribuent désormais à alimenter davantage ce qui semble être une surchauffe de l'immobilier dans plusieurs régions du Canada. Au mois de mai, par exemple, la valeur de la maison moyenne sur le marché de la revente à Toronto a augmenté de 8,3%, selon Realtors.

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Joe Oliver dit suivre la situation. Au mois de mars 2013, dans une situation identique, l'ancien ministre Flaherty avait cependant demandé à son personnel de téléphoner à Manuvie. Celle-ci venait d'annoncer que son taux fixe cinq ans passait de 3,09% à 2,89%. Les taux étaient immédiatement remontés au-dessus des 3%.

Monsieur Adatia redoute que l'endettement des ménages ne continue de s'accroître à la faveur de taux encore plus faibles. Il vaudrait mieux à son avis amener les ménages à se désendetter. Les taux devraient grimper pour que le consommateur comprenne que l'environnement est inflationniste, dit-il. S'ils demeurent bas, la chute des prix de l'immobilier risque d'être plus brutale plus tard parce qu'elle partira d'un niveau encore plus élevé. L'endettement, lui, demeurera (à un niveau plus élevé qu'aujourd'hui) et son coût aura évidemment augmenté.

Que doit faire Joe Oliver?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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