Ce qui l'est moins, c'est le travail exceptionnel effectué par M. Iger pour consolider la place de Disney dans le monde du divertissement d'aujourd'hui et de demain, et pour se distancer de ses rivales. Surtout quand on sait dans quel état se trouvait Disney lorsqu'il a accédé au poste de pdg.
M. Iger a remplacé Michael Eisner, qui a régné sur Disney de 1984 à 2005. La première partie de son règne avait été positive, M. Eisner faisant un bon travail appuyé par Frank Wells à titre de président et par Jeffrey Katzenberg, président de Walt Disney Studios. Or, lorsque M. Wells est mort dans un accident d'hélicoptère en 1994, Michael Eisner n'a pas nommé M. Katzenberg pour le remplacer. Il lui a préféré son ami Michael Ovitz, un des fondateurs de l'agence Creative Artists Agency, et cela, en impliquant très peu le conseil d'administration de Disney. Jeffrey Katzenberg a mal pris cette décision et a quitté l'entreprise pour fonder DreamWorks SKG, avec Steven Spielberg et David Geffen pour partenaires.
Ce fut le début d'une époque difficile, voire désastreuse pour Disney. M. Ovitz n'a pas fait long feu, partant 14 mois plus tard avec une généreuse enveloppe de compensation d'environ 100 millions de dollars américains !
En 2003, Roy E. Disney, le fils de Roy O. Disney, cofondateur de la société et neveu de Walt Disney, a démissionné du poste de vice-président du conseil de Disney en montrant du doigt la mauvaise gestion de M. Eisner, qu'il accusait notamment de transformer Disney en «société rapace, sans âme...»
Deux ans plus tard, après bien des chicanes avec le conseil, M. Eisner a quitté la société, même s'il restait une année avant l'expiration de son contrat. En janvier 2005, le titre de Disney était au même niveau qu'en 1997.