«Je ne veux pas être à la mode» - Régis Labeaume, maire de Québec


Édition du 18 Octobre 2014

«Je ne veux pas être à la mode» - Régis Labeaume, maire de Québec


Édition du 18 Octobre 2014

Gestion allégée

«La ville intelligente va procurer des bénéfices sociaux et monétaires, mais on n'est pas aussi avancés qu'on le pense. Il reste plus de chemin qu'on n'en a fait. En techno, on n'est pas bien avancés, car ce n'est pas encore la technologie qui nous permet d'éliminer des postes, c'est la gestion allégée (lean).»

Régis Labeaume a pour cible la suppression de 20 % des effectifs de la ville. Il a déjà aboli 700 postes depuis quelques années, et il prévoit en supprimer 300 autres d'ici trois ans. Pour lui, la gestion allégée doit être très bien engagée avant qu'on puisse l'appuyer par la technologie. Avant de mettre le pied sur l'accélérateur en techno, M. Labeaume voulait aussi avancer la réfection des infrastructures et structurer les finances pour payer la dette de la ville, ce qui passe par les régimes de retraite.

«Je ne veux pas créer de révolution numérique et avoir oublié de payer le reste», précise-t-il.

Régis Labeaume est par ailleurs déterminé à soutenir les entrepreneurs qui cherchent à rendre les villes plus intelligentes. Pour lui, l'avenir de Québec repose sur sa créativité. La récente annonce d'un investissement fédéral de 3,3 millions de dollars sur cinq ans dans un incubateur technologique à Québec en est une des prémisses. La ville aide aussi financièrement des entreprises qui créent des solutions susceptibles de la rendre plus efficiente, par exemple grâce au programme de soutient pour le développement des entreprises technologiques. Et en plus d'offrir ses données, elle met ses infrastructures à la disposition des entreprises. Par exemple, elle prête un tunnel pour aider à la conception d'une technologie capable d'allumer les lumières seulement lors du passage des véhicules, de manière à réduire la facture d'énergie.

«En tant qu'organisation, la ville de Québec est un peu prétentieuse, considère le maire, car elle pense pouvoir tout faire elle-même. On est en train de s'écarter de ce modèle. Il se fait des choses sur le marché et on peut les acheter. On ne peut pas penser à tout à la ville, on a bien des choses à faire. Laissons aussi les autres penser pour nous.»

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