Les régions ont soif de connexions plus rapides


Édition du 14 Février 2015

Les régions ont soif de connexions plus rapides


Édition du 14 Février 2015

[Photo: Shutterstock]

Si ce n'était de Navigue.com, Saint-Godefroi, une municipalité gaspésienne de 390 habitants, serait un village vieillissant comme on en trouve tant d'autres en région. Pourtant, l'école primaire du village, fermée depuis longtemps, est aujourd'hui le siège social d'une société de télécommunications florissante de 20 employés. Avec 118 sites de transmission répartis le long de la côte sud de la Gaspésie, Navigue.com permet à plusieurs villages d'accéder à Internet haute vitesse par la technologie sans fil WiMAX.

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«Les fournisseurs nationaux font la partie rentable. Le reste, ils ne s'en occupent pas, explique Borromée Thériault, président de Navigue.com et ancien ingénieur pour Bell Canada. Notre entreprise s'est fait connaître en offrant de la couverture au dernier mille.» La société gaspésienne fournit ainsi une con-nexion de 5 à 6 Mbits/s à plus de 3 500 résidences et entreprises, mais peine encore à couvrir certaines zones, notamment à Percé.

Pour inciter les fournisseurs comme Navigue.com à couvrir des zones pas forcément rentables, le gouvernement fédéral s'est engagé à investir jusqu'à 305 millions de dollars au courant des prochaines années. Le programme Un Canada branché, qui relève d'Industrie Canada, devrait ainsi investir dans des projets visant à offrir Internet haute vitesse à quelque 280 000 foyers qui en sont privés à l'échelle du Canada. Si le projet présenté par Navigue.com obtient le feu vert d'Industrie Canada, les foyers de Percé mal desservis pourraient bientôt bénéficier d'une connexion de 5 Mbits/s.

La haute vitesse trop lente en région

Au Québec, les fournisseurs du «dernier mille» sont souvent des coopératives, quoique Navigue.com n'en soit pas une. Ainsi, la Fédération des coopératives de câblodistribution du Québec (FCCQ), qui chapeaute quelque 60 fournisseurs desservant 65 000 abonnés, est bien placée pour comprendre les enjeux d'accès à Internet en région. Son directeur général associé, Gaston Dufour, considère que les gouvernements font fausse route en faisant du seuil de 5 Mbits/s l'objectif à atteindre en région : «Ce n'est pas une vitesse très très rapide, 5 Mbits/s, et on a besoin de beaucoup plus que ça si on veut créer des emplois en région», commente-t-il.

Selon lui, la capacité des coopératives desservant le dernier mille à offrir des liens plus rapides à leurs membres est limitée par les fournisseurs traditionnels. Propriétaires des autoroutes régionales et nationales de fibres optiques auxquelles les fournisseurs ruraux doivent se connecter, ils n'ont pas intérêt à susciter une compétition accrue. «Ces fournisseurs s'arrangent, dans leurs ententes avec les petits joueurs, pour que ceux-ci n'offrent pas de vitesses supérieures à celles qu'ils offrent déjà, que ce soit 5, 10 ou 15 Mbits/s», décrie Gaston Dufour, de la FCCQ.

En Abitibi, Sylvain Caron, président de la coop Vert l'Avenir, relate ne pas être parvenu à s'entendre avec Bell, son fournisseur de bande passante, lorsqu'il a voulu offrir des forfaits plus performants à ses abonnés. «Ils me disaient qu'ils ne pouvaient pas m'offrir la bande passante que je voulais, et leur prix était cinq fois et demie celui que j'ai réussi à négocier avec un fournisseur de Montréal», relate Sylvain Caron. Aussi, depuis mars 2014, le réseau régional de Vert l'avenir, qui offre Internet haute vitesse par Wi-Fi à près de 2 000 abonnés, dont 100 entreprises, est connecté à celui de Fibrenoire, dont le réseau de fibres optiques sillonne le Québec et l'Ontario.

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