Mes chefs de direction favoris


Édition du 20 Juin 2015

Mes chefs de direction favoris


Édition du 20 Juin 2015

Les choix de François Rochon, président de Giverny Capital et gestionnaire de portefeuille

1. Robert IGER, président et chef de la direction de Walt Disney

«Si j'avais à donner la palme du meilleur chef de la direction de la décennie aux États-Unis, je la donnerais à Robert Iger», affirme sans hésitation François Rochon.

Lorsqu'il a pris la tête de Walt Disney en 2005, la société paraissait se chercher et sa croissance avait ralenti. Or, M. Iger, 64 ans, a multiplié les acquisitions depuis 10 ans, de telle sorte que Disney a retrouvé son aura d'antan.

Dès son arrivée, il a rétabli les ponts avec le partenaire Pixar, avec qui l'entente venait à échéance. Il a acquis l'entreprise, «ce qui a permis à Disney de se recentrer sur ses forces, soit la production de films d'animation qui deviennent des blockbusters», explique M. Rochon.

Quelques années plus tard, en 2009, il a acheté Marvel et ses superhéros comme Spiderman et Iron Man, qui ont connu de grands succès. Enfin, en 2012, l'acquisition de Lucasfilm a donné à Disney la franchise Star Wars, dont un nouvel opus doit bientôt voir le jour.

«Depuis qu'il est arrivé, les bénéfices ont quadruplé. C'est vraiment phénoménal», conclut M. Rochon. Sa firme a acheté des actions de Disney en 2005, le jour de la nomination de Robert Iger. Acquises au prix de 24 $ US, elles se négocient maintenant autour de 110 $ US.

2. Stanley MA, président et chef de la direction de Groupe MTY

«C'est un homme d'affaires exceptionnel», dit d'entrée de jeu François Rochon. Stanley Ma, 65 ans, un Chinois de Hong Kong qui a émigré au Québec à la fin des années 1960, est parti de rien pour bâtir un petit empire dans la restauration rapide.

Il ouvre son premier restaurant à Laval (Le paradis du Pacifique) en 1979, mais il prend son envol en 1983 lorsqu'il lance sa première enseigne de restauration rapide, Tiki-Ming.

«Ils avaient au début deux divisions, dont l'une était dans la technologie. Ils s'en sont départis pour se concentrer sur la restauration», rappelle M. Rochon. «La restauration rapide n'est pas un business très excitant, mais Stanley Ma l'a gérée de manière très intelligente.»

Aujourd'hui, Groupe MTY compte plus de 2 800 établissements, la plupart franchisés, répartis dans plus d'une trentaine d'enseignes, qui vont de Thai Express à Valentine en passant par Café Dépôt. La société compte accélérer son expansion aux États-Unis.

M. Rochon dit avoir acquis pour ses portefeuilles des actions du Groupe MTY au prix de 9 $ environ il y a quelques années. Elles se négocient maintenant à environ 33 $.

3. Mark LEONARD, président et chef de la direction de Constellation Software

Mark Leonard a fondé Constellation Software, une société torontoise de logiciels, en 1995. L'homme, dans la cinquantaine, est très discret. Pas de photos sur le site Web de l'entreprise ni sur son compte LinkedIn. «Il a un profil bas, dit François Rochon. Il n'est pas là pour promouvoir les actions de son entreprise. Au contraire, il disait récemment qu'elles étaient trop chères.»

Le gestionnaire de Giverny dit trouver des similitudes dans les façons de faire de Mark Leonard et de Warren Buffett. «C'est un modèle de croissance par acquisitions. Il achète de petites sociétés de logiciels, mais il garde en place la direction, leur laissant leur indépendance.»

Au fil des années, Constellation Software a multiplié les achats. Ses logiciels sont utilisés aussi bien dans le secteur de la santé, du transport en commun que de la gestion immobilière.

«Ils ne cherchent pas à révolutionner le monde comme Google, mais à créer de la richesse pour leurs actionnaires. Ils sont conservateurs, prudents, ne promettent pas trop mais surprennent positivement.»

Émises à 17 $ en 2006, les actions de CSI se négocient maintenant à plus de 530 $ ! «Nous en avons acheté il y a un an et demi, et elles ont doublé depuis», conclut François Rochon. Celui-ci estime d'ailleurs que les titres des trois sociétés évoquées sont «correctement évalués» par le marché. Si certains ratios sont parfois élevés, c'est qu'ils «reflètent les bons fondamentaux» de chacune.

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