Mes chefs de direction favoris


Édition du 20 Juin 2015

Mes chefs de direction favoris


Édition du 20 Juin 2015

Les choix de Christian Cyr, gestionnaire de portefeuille, actions de petite capitalisation, chez Fiera Capital

1. Alain BOUCHARD, fondateur et président exécutif du conseil d'administration d'Alimentation Couche-Tard

Pour Christian Cyr, Alain Bouchard représente la quintessence de l'entrepreneur. «La marque de commerce des grands chefs d'entreprises, c'est de savoir s'entourer de gens qui sont aussi compétents qu'eux dans des domaines divers.»

«Avec son équipe, ils sont partis d'une idée, [soit] consolider le marché des dépanneurs, une industrie à faible marge bénéficiaire, ce qui n'était pas évident. Ils en ont fait une superpuissance internationale qui fait l'honneur des gens d'ici.» Démarrée en 1980, Alimentation Couche-Tard dispose d'un réseau de 13 100 magasins répartis en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. En 2012, Alain Bouchard a obtenu le titre de pdg de l'année au Canada de la part de la firme Bennett Jones.

Tandis que certaines sociétés comme Canadian Tire se sont cassé les dents en essayant de pénétrer le marché américain, Alain Bouchard au contraire fonçait. Sa stratégie : procéder à une grande acquisition dans une région donnée, puis compléter le réseau par de plus petites acquisitions afin d'accroître les volumes et de réduire les coûts de distribution. «Il a instauré du professionnalisme dans une industrie qui en manquait», dit Christian Cyr.

Les actions de Couche-Tard, émises pour la première fois en 1986, ont enrichi les personnes qui les ont conservées. Christian Cyr n'en détient pas dans ses portefeuilles, car le seuil maximum des petites capitalisations dont il est responsable est de 2,5 milliards de dollars. Or, Couche-Tard a une capitalisation boursière qui dépasse maintenant les 25 G$ !

Même s'il ne suit plus d'aussi près Alimentation Couche-Tard, il estime que l'entreprise s'est démarquée par sa capacité de croître tant à l'interne que par la voie des acquisitions, ce qui en fait toujours un bon placement.

2. Jay HENNICK, président et chef de la direction de FirstService

Voici une entreprise canadienne peu connue ici. Cependant, un peu comme Alimentation Couche-Tard, elle a réussi à se faire un nom à l'échelle internationale, grâce à sa division immobilière Colliers et à celle qui s'occupe de la gestion de complexes immobiliers aux États-Unis, FirstService.

«Jay Hennick [le fondateur de l'entreprise en 1989] a réussi à saisir les occasions d'affaires, explique Christian Cyr. C'est une société qui a toujours acheté et vendu des filiales au bon moment. Quand tout le monde paniquait, il achetait.»

Depuis 1995, la croissance annuelle moyenne des revenus a été de 20 %. En 2014, ils atteignaient 2,7 milliards de dollars américains.

Début juin, la société a été scindée en deux firmes distinctes, Colliers et FirstService, afin d'en maximiser la valeur, dit M. Cyr. Signe qui ne ment pas de la volonté d'un dirigeant de maximiser la valeur pour ses actionnaires, «M. Hennick a toute sa richesse dans la société, un peu comme Alain Bouchard», souligne M. Cyr.

Dans le courtage immobilier, Colliers dispose maintenant de 500 bureaux dans 67 pays. En 2001, Jay Hennick a été désigné pdg de l'année par le magazine Canadian Business. Christian Cyr a des actions de FirstService dans ses portefeuilles. Comme d'autres sociétés de petite capitalisation, il s'agit d'un titre de croissance, et son évaluation du jour a plus ou moins d'importance quand on la considère comme un placement à long terme, explique M. Cyr.

3. Gilles LABBÉ, président et chef de la direction d'Héroux-Devtek

Christian Cyr se montre impressionné par la croissance de l'entreprise québécoise Héroux-Devtek, spécialisée dans les trains d'atterrissage.

«Alors que plusieurs sont tombés au combat, Héroux-Devtek a survécu aux crises dans l'aéronautique, comme celle qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001, puis la crise financière de 2008-2009», dit M. Cyr.

Comptable de formation, Gilles Labbé est arrivé chez Héroux en 1982, dont il est devenu président en 1989, peu avant l'acquisition de Devtek. «Il a acheté la société et a réussi à la faire croître à l'interne et par des acquisitions, qui se sont toujours bien déroulées.»

En quelques décennies, l'entreprise de Longueuil est devenue un fournisseur de premier plan, ayant des relations avec plusieurs grands avionneurs. «Elle est passée de sous-traitant des sous-traitants à fournisseur direct», souligne-t-il. C'est un indicateur du contenu technologique élevé de ses produits de même que de la qualité de son travail.

Héroux s'est fait connaître en fabriquant les trains d'atterrissage du module lunaire Appolo. Sa première émission d'actions a été réalisée en 1986. Christian Cyr en détient dans les portefeuilles qu'il gère. Tout comme FirstService, il ne se demande pas si le titre est plus ou moins cher. «On peut être pointu et juger que c'est trop cher de 5 % ou sous-évalué de 5 %. Mais il faut le voir comme une société qui a beaucoup de potentiel et est un bon investissement à long terme.»

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