Positionnement économique
L'arrondissement prévoit toutefois respecter le concept de Catalyse Urbaine en ce qui a trait au réaménagement de rues où la place de la voiture sera réduite et où seront créées des «zones de rencontres» entre les citoyens. «L'idée est d'éviter que la circulation de transit passe par le quartier», explique Juliette Patterson.
Le trafic sera réduit à 20 km/h dans les rues, de façon à ce que les enfants puissent y jouer. L'idée est d'introduire en ville «les bons éléments de la banlieue». En outre, on travaille à implanter un éclairage public aux diodes électroluminescentes, moins énergivore.
D'autre part, l'arrondissement vient de confier à la firme consultante Dionne et Gagnon le mandat de réaliser une étude de positionnement économique pour le secteur, comprenant le boulevard Décarie.
«On cherche à attirer des entreprises qui sauront profiter de coûts de loyer moins élevés qu'au centre-ville et de la proximité à la fois d'un nouveau quartier résidentiel et de deux autoroutes», dit M. Lafond.
«La Ville de Montréal comment une erreur» - Florence Junca-Adenot, professeure en études urbaine à l'Université du Québec à Montréal
En entrevue, Sylvain Ducas, directeur de l'urbanisme et du développement économique de la Ville de Montréal, nous a révélé que l'hippodrome a été mis de côté jusqu'à ce que soit réalisée une étude de transport portant sur la problématique des déplacements dans le secteur, car l'hippodrome est enclavé et adjacent à une zone très congestionnée (autoroute Décarie, A-40 et rue Jean-Talon).
Une erreur, selon Florence Junca-Adenot, professeure en études urbaines à l'UQAM. La réputée urbaniste croit que Montréal a tort de reporter le projet de transformation de l'hippodrome en un quartier d'avant-garde et de l'assujettir aux conclusions d'une étude sur le transport dans cette zone de la ville.
«C'est un grand manque de vision. L'hippodrome offre à Montréal une chance unique de créer un quartier écologique qui pourrait servir de modèle. Cela devrait être une priorité», dit-elle à Les Affaires.
Florence Junca-Adenot fait partie du comité de six experts que la Ville a recrutés en octobre 2012 pour participer à la planification du quartier, laquelle devait aboutir à l'élaboration du plan directeur en 2016. Mais après deux réunions, la Ville n'a plus donné signe de vie au comité. «J'ignore complètement ce qui s'est passé. On ne nous a rien dit», indique-t-elle.
«Il faut faire cette étude [sur le transport] en même temps que la planification du quartier, s'exclame-t-elle. L'hippodrome est le meilleur exemple du fait qu'on doit faire les deux ensemble, car c'est rare pour une ville d'avoir le contrôle complet du développement de 43 hectares (8 000 logements).»
À lire aussi:
L'ÉTS réinvente le campus urbain
Une seconde phase sur le mode accéléré au Technopôle Angus
Le Quartier des spectacles: relier l'est et l'ouest
Campus Outremont: ça commence pour de vrai