Les Québécois recyclent de plus en plus, la récupération dans tous les secteurs ayant bondi de 26 % entre 2004 et 2006. Par contre, la génération de matières résiduelles continue de croître à un rythme soutenu, cette augmentation étant de 14 % durant la m Il est dorénavant envisageable d'atteindre l'objectif gouvernemental de mettre en valeur 65 % des matières résiduelles pouvant être valorisées d'ici 2008, le taux global de 2006 étant à 53 %. C'est notamment ce qui ressort du Bilan 2006 de la gestion des matières résiduelles au Québec publié aujourd'hui par l'agence gouvernementale Recyc-Québec. Performance étincelante du secteur de la construction Le secteur de la construction, de la rénovation et de la démolition (CRD) peut se targuer d'un taux de récupération de 69 %, dépassant son objectif sectoriel de 60 % depuis 2002. Recyc-Québec précise que trois facteurs expliquent ce taux élevé : l'application depuis 2002 de la norme du Bureau de normalisation du Québec sur les agrégats, la récupération des matériaux provenant des chantiers et le régime de redevances imposées pour l'élimination des déchets de ce secteur ont stimulé la récupération dans le secteur de la CRD. Ce secteur génère 34 % des matières résiduelles au Québec, tandis que le secteur industriel, commercial et institutionnel (ICI) génère 43 % du total. Le secteur ICI récupère seulement 49 % des 5 557 000 tonnes de matières valorisables qu'il génère. Puisque ce secteur doit attendre un objectif de 80 %, plutôt que le 60 % attribué au secteur de la CRD, les industries, commerces et institutions devraient augmenter leur taux de récupération de 63 % entre 2006 et 2008 pour atteindre leur cible. Les villes, par contre… C'est toutefois aux municipalités que revient la palme de l'inaptitude, puisque ce secteur rapporte un taux de récupération de seulement 32 % en 2006. Il s'agit par contre d'une hausse marquée de 39 % par rapport à 2004, lorsque le taux était de 23 %. La faiblesse de ce taux est directement liée à l'absence presque totale de collecte des matières organiques. Seulement 8 % des 1 322 000 tonnes de matières organiques ont été valorisées en 2006, de loin la proportion la plus faible de toutes les catégories de matières valorisables. La ville de Montréal instaurera bientôt un programme de collecte de compost, suivant ainsi la trace de villes comme Halifax et Toronto, où un service de collecte à trois voies existe. La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) souligne que le taux de récupération globale est 50 % plus élevé à Montréal que la moyenne québécoise, soit 48 % comparativement à 32 %. La CMM se dit confiante de pouvoir atteindre l'objectif de 60 % en 2008 attribué au secteur municipal, à condition de mettre l'emphase sur la collecte des matières organiques. Défis importants Malgré les progrès récents, des tendances lourdes demeurent inquiétantes. Depuis 1996, le PIB québécois a augmenté du tiers (32,5 %), mais la génération de matières résiduelles s'est accrue beaucoup plus rapidement, soit 55,8 %. Il est vrai que la récupération a monté en flèche durant la même période, augmentant de 108,9 %. Mais encore aujourd'hui, malgré une sensibilité accrue et des programmes gouvernementaux à la fois incitatifs et coercitifs, on élimine au Québec plus de matières résiduelles qu'on en récupère (6,7 millions de tonnes contre 6,2 millions de tonnes). Le potentiel est pourtant là, puisque 93 % des matières résiduelles au Québec sont valorisables. Le gratin du monde des matières résiduelles au Québec se réunit aujourd'hui et demain à Sherbrooke afin de se pencher sur le bilan 2006 de Recyc-Québec et jeter les bases de discussions pour la prochaine Politique québécoise de gestion des matières résiduelles, l'actuelle se terminant en 2008. Pour aller plus loin : http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/upload/Publications/Bilan2006.pdf Recyc-Québec: Bilan 2006 des matières résiduelles au Québec http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/client/fr/rubriques/Nouvelles.asp?id=458 Recyc-Québec : Communiqué