L'Europe et l'Afrique vont être «très profondément déstabilisées sur le plan alimentaire»

Publié le 11/03/2022 à 08:51, mis à jour le 11/03/2022 à 10:17

L'Europe et l'Afrique vont être «très profondément déstabilisées sur le plan alimentaire»

Publié le 11/03/2022 à 08:51, mis à jour le 11/03/2022 à 10:17

Guerre en Ukraine: l'ONU s'inquiète de la décision de Meta

7h57 | Genève — Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme s'est inquiété vendredi de l'annonce de Meta, la maison-mère de Facebook et Instagram, de faire des exceptions à son règlement en ne supprimant pas des messages hostiles à l'armée et aux dirigeants russes.

«C'est très clairement un sujet très, très complexe, mais qui soulève des inquiétudes en matière de droits de l'homme et de droit humanitaire international», a expliqué Elizabeth Throssel, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, lors d'un briefing de presse à Genève.

Meta a annoncé jeudi faire des exceptions à son règlement sur l'incitation à la violence et à la haine en ne supprimant pas des messages hostiles à l'armée et aux dirigeants russes.

«En raison de l'invasion russe de l'Ukraine, nous faisons preuve d'indulgence pour des formes d'expression politique qui enfreindraient normalement nos règles sur les discours violents telles que +mort aux envahisseurs russes+», a confirmé à l'AFP Andy Stone, responsable de la communication de Meta. Il a toutefois précisé que les appels à la violence contre des civils russes restaient interdits. 

Le flou qui entoure cette annonce «pourrait certainement contribuer à des discours haineux dirigés contre des Russes en général», a expliqué Mme Throssel, insistant que «cela serait très inquiétant».

Elle a indiqué que le Haut Commissariat allait parler avec Meta pour avoir des précisions.

«Nous allons les (Meta) encourager à regarder de plus près les dégâts qui pourraient accompagner ce changement de politique», a précisé la porte-parole, tout en reconnaissant que le sujet demandait à être examiné de plus près en raison de la complexité des concepts juridiques entourant notamment la liberté d'expression et le contexte particulier d'un conflit.

Ainsi, il est possible «que dans un conflit en cours, appeler à la violence contre ceux qui sont directement engagés dans les hostilités puisse ne pas être prohibé», a-t-elle laissé entendre, estimant que cela demandait une analyse plus approfondie du Haut Commissariat et aussi plus d'informations de la part du géant des réseaux sociaux.

 

La Russie engage des poursuites contre Meta pour «appel aux meurtres» de Russes

7h55 | Moscou — La Russie a annoncé vendredi engager des poursuites contre Meta pour «appel aux meurtres» de Russes, la maison mère de Facebook et Instagram ayant assoupli son règlement quant aux messages violents destinés à l'armée et aux dirigeants russes.

Le puissant comité d'enquête de Russie a indiqué lancer ses investigations «du fait des appels illégaux aux meurtres de ressortissants russes de la part des collaborateurs de la société américaine Meta». 

Le Comité engage des poursuites pour «appels publics à des activités extrémistes et assistance à des activités terroristes», et se penche en particulier sur Andy Stone, responsable de la communication de Meta, qui a annoncé jeudi le changement des règles de publication de Facebook et Instagram. 

Le Parquet russe a lui demandé de classer le géant de l'internet organisation «extrémiste», et donc d'interdire toutes ses activités en Russie.

Il demande aussi au gendarme russe des télécommunications Roskomnadzor de bloquer l'accès à Instagram dans le pays, alors que Facebook n'est déjà plus accessible, ou difficilement accessible, depuis le 4 mars.

Instagram est extrêmement populaire auprès de la jeunesse russe, mais est aussi un outil de vente en ligne crucial pour de nombreuses petites et moyennes entreprises russes, ainsi que des artistes et artisans.

 

L'OTAN a la responsabilité d'éviter une «guerre ouverte» avec la Russie, dit Stoltenberg à l'AFP

7h15 | Antalya — L'OTAN a la responsabilité d'empêcher que le conflit entre la Russie et l'Ukraine devienne «une guerre ouverte entre la Russie et l'OTAN, a déclaré vendredi son secrétaire général Jens Stoltenberg dans un entretien à l'AFP, à Antalya, dans le sud de la Turquie.

«Nous avons la responsabilité d'empêcher que ce conflit s'intensifie au-delà des frontières de l'Ukraine et devienne une guerre ouverte entre la Russie et l'OTAN», a-t-il expliqué en marge du Forum diplomatique organisé par la présidence turque, pour justifier le refus de l'Alliance atlantique d'imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine pour protéger la population des bombardements russes.

Une telle mesure «signifierait être prêt à abattre des avions russes», a-t-il estimé, «et nous amènerait très certainement à une guerre ouverte».

Et ce conflit, a-t-il prévenu, ajouterait «davantage de souffrances, davantage de morts et de destruction».

«Nous apportons notre soutien à l'Ukraine et imposons des sanctions à la Russie, mais en même temps j'ai demandé (aux pays membres) de déclarer que nous n'enverrions pas de troupes de l'OTAN au sol ni d'avions de l'OTAN dans le ciel ukrainien», a encore précisé M. Stoltenberg.

Le responsable de l'OTAN, dont la Turquie est membre, devait s'entretenir vendredi avec le président Recep Tayyip Erdogan, au lendemain des premiers pourparlers entre les ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères dans la station balnéaire.

Malgré l'échec de ces premières discussions directes à ce niveau, M. Stoltenberg a salué le rôle de la Turquie et jugé «important de faciliter une solution politique» au conflit en cours depuis le 24 février.

Il a appelé le président russe Vladimir Poutine à «mettre fin à cette guerre insensée» et à trouver une «solution politique».

«La première mesure serait de garantir des couloirs humanitaires permettant aux gens de sortir et de se procurer des vivres et des médicaments», a-t-il réclamé.

M. Poutine a de son côté affirmé voir «des avancées positives» dans les pourparlers avec l'Ukraine, à l'occasion d'une rencontre avec son allié bélarusse Alexandre Loukachenko vendredi. 

La Turquie, alliée de l'Ukraine à laquelle elle a livré des drones de combats, veille simultanément à garder une ligne ouverte avec Moscou.

Le porte-parole de la présidence turque, İbrahim Kalın, a réaffirmé vendredi dans une interview à la chaîne CNN qu'Ankara n'envisage pas de rallier les sanctions occidentales. 

La compagnie nationale Turkish Airlines continue d'ailleurs de desservir Moscou — même si la compagnie à bas coût Pegasus a annoncé la suspension des vols du 13 au 27 mars, le temps de «réévaluer» la situation.

«Nous ne prévoyons pas pour le moment d'imposer des sanctions à la Russie. Parce que nous voulons garder ouverts le canal de la confiance, les voies de communication. Et bien sûr, nous ne voulons pas que notre économie soit affectée», a reconnu M. Kalin.

Il a également fait valoir l'intérêt de mener plusieurs initiatives diplomatiques de front: «il faut voir la rencontre de jeudi à Antalya comme une étape qui en suscitera d'autres», a-t-il espéré.

Plus de 80 ministres, vice-ministres et responsables gouvernementaux ont été conviés au Forum diplomatique d'Antalya.

 

Biden, en coordination avec G7 et UE, veut exclure la Russie du régime normal du commerce international

6h47 | Washington — Joe Biden va annoncer vendredi qu'il veut exclure la Russie du régime normal des relations commerciales mondiales en la privant de son statut dit de «nation la plus favorisée», ce qui ouvrirait la voie à des hausses de tarifs douaniers, a indiqué une source proche du dossier.

La décision finale sur cette nouvelle sanction en réponse à l'invasion de l'Ukraine, qui serait prise en coordination avec le G7 et l'Union européenne, revient pour ce qui concerne les États-Unis au Congrès, a indiqué la même source, confirmant les informations de plusieurs médias américains.

Il devrait s'agir d'une formalité puisque le même Congrès, dans un rare élan bipartisan, s'est d'ores et déjà déclaré favorable à une telle mesure.

L'agenda du président américain vendredi prévoit qu'il s'exprime pour annoncer de nouvelles mesures en réponse à «la guerre non provoquée et injustifiée» de la Russie contre l'Ukraine.

La clause de la nation la plus favorisée — qui aux États-Unis porte le nom de «relation commerciale permanente normale» — est une pierre angulaire du libre-échange.

C'est un principe de réciprocité et de non-discrimination qui régit actuellement l'essentiel des relations commerciales entre États.

Ainsi l'Organisation mondiale du commerce (OMC) exige que tout avantage commercial — comme une réduction des tarifs douaniers — accordé par un membre soit automatiquement appliqué à tous les autres.

Concrètement, priver la Russie de ce statut permettrait à ses partenaires commerciaux de lui imposer des tarifs douaniers plus élevés, de manière à pénaliser les exportations russes.

Cette nouvelle sanction viendra s'ajouter à plusieurs salves de mesures destinées à couper peu à peu les liens économiques et financiers de la Russie avec le reste du monde.

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