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" Il faut retrouver la fierté des grands projets " >- André Gaumond, Mines Virginia

Publié le 18/04/2011 à 00:00, mis à jour le 18/04/2011 à 11:33

Par Suzanne Dansereau

Mines Virginia fait partie des sociétés d'exploration les plus actives au nord du 49e parallèle, surtout à la baie James. La vente de son gisement Éléonore à Goldcorp, qui projette d'y construire une mine d'or, a fait de son président, André Gaumond, un des prospecteurs les plus respectés du Canada.

Les Affaires - Vous avez siégé à la table sectorielle des mines et du développement durable du Plan Nord. Parlez-nous de la démarche.

André Gaumond - Si le Plan Nord met tellement de temps à naître, c'est qu'il a fallu réunir tous les intervenants et les faire travailler vers un but commun. Cette démarche était nécessaire pour obtenir l'accès au territoire et l'assentiment des communautés. Pour moi, c'est un projet structurant, emballant et fascinant, qui annonce une ère de prospérité au Québec, à condition qu'on s'entende pour faire fructifier nos ressources.

L.A. - Pourquoi ce scepticisme alors ?

A.G. - On a perdu au Québec cette fierté des ressources naturelles et des grands projets. Je me souviens de mon père qui était tellement fier lorsqu'on découvrait un gisement. Aujourd'hui, on fait des découvertes et personne n'en parle. Ou on dit : " pas dans ma cour ". Le dossier de l'exploitation du gaz de schiste a nui aux minières. C'est plus facile de se mobiliser contre [quelque chose] que l'inverse. Pourtant, il s'agit d'une richesse collective. On a besoin de ça... Je sais qu'il sera difficile de s'entendre sur l'aménagement du territoire, en sachant que 50 % de celui-ci sera protégé. Toutefois, je crois qu'on y arrivera.

L.A. - Comment évaluez-vous les perspectives pour le monde minier québécois ?

A.G. - Il y a un momentum extraordinaire. Beaucoup de transactions vont se faire ici et au Canada avec la participation du reste du monde. Cela me frappe aussi que, voilà cinq ans au Québec, seul l'or était prisé. Maintenant, on parle du diamant, du fer, des terres rares, de l'uranium, etc.

L.A. - Mines Virginia vient de conclure un partenariat avec la minière sud-africaine Anglo American pour l'exploration de votre propriété de nickel Baie Payne, sur la côte ouest de la Baie d'Ungava, pas loin de la mine nickélifère du géant suisse Xstrata. Qu'en est-il ?

A.G. - Anglo American explore déjà du nickel au Québec. Or, Mines Virginia a des titres sur un territoire dont la géologie est similaire à celle d'un site qu'exploite Xstrata Nickel. C'est sur la même ceinture volcanique. Anglo American espère que ces indices miniers se traduiront en ressources qui, ajoutées à ce qu'elle détient déjà, lui permettront de bâtir un projet minier viable. Selon l'entente, Anglo American aura 50 % de notre propriété si elle dépense quatre millions de dollars (M$) en exploration sur une période de six ans.

L.A. - C'est un modèle différent du projet Éléonore, n'est-ce pas ?

A.G. - Éléonore était beaucoup plus avancé lorsque nous l'avons vendu à Goldcorp. Nous en étions propriétaire à 100 % avant de le céder pour 450 M$ en actions de Goldcorp et une redevance de 2,2 % pouvant aller jusqu'à 3,5 % sur les revenus de la propriété. Avec Anglo American, on s'achemine vers une coentreprise. Dans les deux cas, notre stratégie d'entreprise est la même : miser sur une équipe de management solide, se concentrer sur un territoire géographique qu'on connaît, diversifier notre portefeuille de métaux, assurer une présence à long terme grâce à une excellente situation financière (45 M $ d'encaisse) et maintenir notre engagement envers la collectivité pour obtenir l'acceptation sociale. Nous avons maintenant près de 25 projets actifs situés surtout à la baie James, dont le plus gros gisement de métaux usuels non exploités du Québec, pour lequel nous cherchons un partenaire.

Texte publié le 26 mars 2011

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