Hyasynth Bio, une start-up montréalaise fondée en mai par des étudiants, est déjà parvenu à créer une levure produisant tous les gènes nécessaires à la production de THC (ou tétrahydrocannabinol, le composant psychoactif de la marijuana), qui a plusieurs applications médicales. Bien qu'il lui reste quelques obstacles à franchir, l'entreprise devrait être prête à commercialiser sa molécule d'ici deux ans, selon sa pdg, Sarah Choukah.
Pour démarrer, la jeune entreprise n'a eu besoin que de 30 000 $, le montant offert par l'incubateur irlandais SynBio Axlr8r où les cofondateurs ont passé l'été. «Avec 30 000 $, on a ce qu'il faut pour se lancer, explique Sarah Choukah. Il y a des logiciels open source [libres] de design qui sont disponibles. Avec un ordinateur, vous pourriez vous y mettre demain matin.»
Les cofondateurs de Hyasynth Bio travaillent aujourd'hui dans le laboratoire de Vincent Martin, qui a été aux premières loges de l'émergence de la biologie synthétique lorsqu'il étudiait en Californie. En 2003, le chercheur de l'Université Concordia cofondait avec des collègues de l'université Berkeley la société Amyris, qui utilise aujourd'hui la fermentation pour produire différentes molécules, qui se retrouvent aussi bien dans des parfums que des plastiques.