Il y a une limite à l'écart entre les taux au Canada et aux É.-U., admet Macklem

Publié le 02/05/2024 à 13:17, mis à jour le 02/05/2024 à 18:30

Il y a une limite à l'écart entre les taux au Canada et aux É.-U., admet Macklem

Publié le 02/05/2024 à 13:17, mis à jour le 02/05/2024 à 18:30

Par La Presse Canadienne

Tiff Macklem a déclaré jeudi que les taux d’intérêt canadiens ne doivent pas nécessairement se coller sur les taux américains ou mondiaux, mais qu’il y a une limite aux écarts importants. (Photo: La Presse Canadienne)

Ottawa — Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré jeudi que les taux d’intérêt canadiens ne doivent pas nécessairement se coller sur les taux américains ou mondiaux, mais qu’il y a une limite aux écarts importants.

M. Macklem a tenu ces propos lors de son témoignage devant le comité des finances de la Chambre des communes aux côtés de la première sous-gouverneure Carolyn Rogers jeudi.

«Nos taux d’intérêt au Canada n’ont pas besoin d’être les mêmes que ceux des États-Unis ou des taux mondiaux. Mais il y a une limite à la mesure dans laquelle ils peuvent diverger», a déclaré M. Macklem.

«Nous ne sommes pas proches de cette limite», a-t-il toutefois ajouté.

On s’attend généralement à ce que la Banque du Canada commence à abaisser son taux directeur dans les mois à venir, mais les prévisionnistes croient que la Réserve fédérale américaine prendra plus de temps.

Le taux directeur de la Banque du Canada se situe actuellement à 5,00%, ce qui est inférieur à la fourchette cible de la Réserve fédérale américaine pour son taux directeur, qui est de 5,25 à 5,50%.

L’économiste en chef de BMO, Douglas Porter, a souligné que la raison pour laquelle les taux d’intérêt ne peuvent pas trop diverger est que cela entraînerait une dépréciation significative du dollar canadien par rapport au dollar américain.

Cela rendrait les importations en provenance des États-Unis plus chères et perturberait le commerce en cas de fortes fluctuations monétaires, a-t-il ajouté.

M. Porter a affirmé que la Banque du Canada devait faire preuve de prudence, car une divergence des taux pourrait également entraîner une réaction excessive du marché des changes, ce qui déprécierait davantage le dollar canadien.

«Il existe un risque que les marchés des changes s’emballent. En d’autres termes, qu’ils réagissent de manière excessive à quelque chose que le Canada ferait peut-être», a-t-il indiqué.

La Réserve fédérale n’a pas abaissé mercredi ses taux d’intérêt. Elle a prévenu qu’elle ne les réduirait pas tant qu’elle n’aurait pas la certitude que l’inflation annuelle reviendra à la cible de 2% aux États-Unis.

La vigueur persistante de l’économie américaine en a fait une exception mondiale. L’inflation a également été plus persistante au sud de la frontière.

«Ces derniers mois, l’inflation a montré un manque de progrès vers notre objectif de 2%», a déclaré Jerome Powell, président de la Réserve fédérale.

«Il est probable que gagner une telle confiance prendra plus de temps que prévu», a-t-il ajouté.

En revanche, la Banque du Canada a été encouragée par les récents progrès sur le front de l’inflation.

Les mesures fondamentales de l’inflation, qui excluent la volatilité des prix, se sont assouplies au cours des derniers mois.

L’inflation annuelle du Canada était de 2,9% en mars, un taux inférieur à celui de 3,5% aux États-Unis.

M. Macklem a déclaré que la Banque du Canada observait les bonnes tendances pour commencer à baisser les taux d’intérêt, mais qu’elle souhaitait que ces tendances se maintiennent plus longtemps.

La plupart des observateurs s’attendent à ce que la Banque du Canada commence à abaisser son taux directeur en juin ou juillet.

M. Porter a affirmé que la Banque du Canada disposait d’une certaine marge de manœuvre pour réduire les taux d’intérêt avant la Réserve fédérale.

«Notre point de vue est que (la Banque du Canada) peut certainement réduire une fois sans la Fed. Elle pourrait même être capable de réduire deux fois pourvu qu’on s’attende à ce que la prochaine mesure de la Fed soit de réduire» a fait valoir M. Porter.

«Je pense que c’est à peu près jusqu’où peut aller la [Banque du Canada] sans causer de sérieuses tensions sur le dollar canadien.»

— Avec des informations de l’Associated Press.

Nojoud Al Mallees, La Presse Canadienne

 

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