Quatre cas sous la loupe

Publié le 04/02/2012 à 00:00, mis à jour le 04/04/2012 à 09:08

Quatre cas sous la loupe

Publié le 04/02/2012 à 00:00, mis à jour le 04/04/2012 à 09:08

Par Dominique Beauchamp

CANADIEN PACIFIQUE

La bataille pour déloger le président se corse

Bill Ackman, 45 ans, l'investisseur activiste à la tête de Pershing Square Capital Management, qui a accumulé 14,2 % des actions du Canadien Pacifique (Tor., CP, 70,99 $), se prépare à livrer une bagarre de procurations pour remplacer cinq des quinze membres du conseil du CP, en vue de l'assemblée du 17 mai qui se tiendra à Calgary.

Le 6 février, M. Ackman tiendra une séance d'information à Toronto, selon Reuters, à laquelle participera Hunter Harrison, 67 ans. Il s'agit de l'ex-président de la grande rivale du CP, Canadien National (Tor., CNR,76,37 $), que M. Ackman compte installer à la tête du CP pour qu'il y implante son modèle.

«Canadien Pacifique a besoin d'un changement de culture radical. Il y a une culture d'excuses. L'actuel président travaille pour CP depuis 32 ans. C'est un conglomérat d'un autre temps», a-t-il déclaré aux médias, le lendemain d'une poursuite intentée par le Canadien National pour empêcher M. Harrison d'aller au Canadien Pacifique.

M. Ackman se bute à la résistance du conseil du Canadien Pacifique, dirigé par John Cleghorn, l'ex-président de la Banque Royale. Ce dernier affirme en effet que l'amélioration du ratio d'exploitation (une mesure d'efficacité qui exprime les coûts en pourcentage des revenus) que vise M. Ackman, de 77 % à 65 %, ne pourra pas être réalisée dans le court délai de trois ans qu'il veut imposer au CP.

Au Canadien National, le ratio d'exploitation est passé de 76 %, à la fin de 2006, à 67,3 %, à la retraite de M. Harrison en 2009. Canadien Pacifique veut diminuer ce ratio de 78,5 % (au quatrième trimestre de 2011) à 70-72 %, d'ici 2015.

Selon Fred Green, le président du Canadien Pacifique, la configuration du réseau de la société, qui traverse les Rocheuses, lui offre moins de souplesse que sa rivale pour améliorer sa productivité. Son affirmation s'appuie sur des arguments fournis par l'administrateur du CP, Edmond L. Harris - qui a travaillé à l'Illinois Central et au CN, avec M. Harrison, ainsi qu'au Canadien Pacifique en 2010.

Le réseau du CN compte en outre presque deux fois plus de voies d'évitement, qui lui permettent d'accélérer la vitesse et la fréquence des trains.

Après l'intervention de M. Ackman, au moins quatre analystes ont haussé leur cours cible du CP.

«Canadien Pacifique produira des résultats nettement supérieurs à partir de 2012, grâce à des efforts pour améliorer son efficacité. D'autres gains sont possibles si Pershing réussit à installer M. Harrison», note David Tyerman, analyste chez Canaccord Genuity, qui établit un cours cible d'un an de 80 $.

Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, a augmenté son cours cible de 75 à 76 $. «Le titre du CP a explosé, puisque CP et Pershing s'affrontent pour savoir qui peut créer rapidement le plus de valeur pour les actionnaires. Toutefois, le parcours visant à atteindre un ratio de 70 % sera long et laborieux», indique-t-il.

Néanmoins, la plupart des analystes jouent de prudence ; 19 sur un total de 24 recommandent de conserver le titre. Quatre seulement en recommandent l'achat.

Le seul analyste qui suggère de vendre le titre du Canadien Pacifique, avec un cours cible de 66,50 $, Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, estime que «l'évaluation du titre en Bourse, de 16 fois les bénéfices de 2012, reflète trop d'optimisme et d'enthousiasme envers la capacité du CP d'améliorer son ratio d'exploitation».

M. Ackman profite déjà de son intervention, puisqu'il a accumulé la majorité de ses actions en septembre 2011, lorsqu'elles valaient 46 $, pour un gain de 54 % depuis.

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