Aux yeux des analystes, la rentabilité du CP devrait s'intensifier plus rapidement en raison des améliorations opérationnelles en cours.
«Nous continuons à recommander les actions du CP en raison de son dynamisme opérationnel, de son leadership dans l'industrie, en ce qui a trait à la croissance des bénéfices, et de sa superbe équipe de direction», expliquent dans une note les analystes de Raymond James.
Malgré les turbulences dans l'industrie ferroviaire, le ratio d'exploitation du transporteur (les coûts d'exploitation par rapport aux ventes nettes) a atteint un nouveau record de 60,9 %.
Ce ratio mesure la capacité de la direction à utiliser les actifs de l'entreprise de façon optimale afin de générer des revenus. Plus le ratio est bas, plus une société est en mesure de générer des bénéfices même si ses revenus diminuent.
Pour l'ensemble de 2016, les analystes de Raymond James prévoient que le ratio d'exploitation du Canadien Pacifique s'établira à 57,9 %.
Au deuxième trimestre de 2015, le CN a pour sa part réalisé un ratio de 56,4 %, ce qui est mieux que son rival. Toutefois, pour l'ensemble de 2016, il devrait s'établir à 60 %, selon les analystes de Valeurs mobilières Desjardins.
D'où viennent les gains d'efficacité du CP ?
De plusieurs sources, affirme Fadi Chamoun, analyste chez BMO Marchés des capitaux.
«La longueur des convois a augmenté de 3 %, la productivité des locomotives, de 13 %, un réseau amélioré permet de plus grandes vitesses et la durée des arrêts a diminué», écrit-il dans un récent rapport.
Fait à noter, le CP et le CN affichent généralement de meilleurs ratios de performance que les transporteurs américains.
Le ratio d'exploitation de CSX, qui a un terminal intermodal à Salaberry-de-Valleyfield, au sud-ouest de Montréal, est de 70,1 % ; ceux de Norfolk Southern et d'Union Pacific sont respectivement de 70,4 % et de 63,1 %.
Cela signifie non seulement que les transporteurs canadiens sont plus efficaces que leurs concurrents américains dans la conjoncture actuelle, mais qu'ils seront mieux positionnés pour profiter d'une éventuelle croissance de l'industrie ferroviaire en Amérique du Nord au cours des prochaines années.