Pourquoi les analystes préfèrent le CP au CN


Édition du 03 Octobre 2015

Pourquoi les analystes préfèrent le CP au CN


Édition du 03 Octobre 2015

Par François Normand
Pas sans risque ; certains doutent

Bien qu'une majorité d'analystes soient optimistes à l'égard du titre du CP, certains ont des doutes. Y investir n'est pas sans risque. Depuis quelques mois, les données fondamentales de l'industrie ferroviaire battent de l'aile, ce qui nuit au transporteur de l'Ouest canadien tout comme, du reste, au CN.

Les volumes transportés par les deux sociétés diminuent. L'économie ralentit au Canada et en Chine. Le prix des ressources est en vrille, tel que l'illustre le recul de 15 % de l'indice du prix des commodités CRB depuis un an.

Ces facteurs font baisser la production de biens, de matières premières et de ressources naturelles au Canada et, dans une moindre mesure, aux États-Unis. Ce qui réduit du coup la demande pour les services des transporteurs ferroviaires.

Les pessimistes estiment qu'une stabilisation de l'industrie pourrait ne pas être en vue avant longtemps.

La Chine affronte trois problèmes majeurs, selon une étude publiée en 2014 par le Conference Board («The Long Soft Fall in Chinese Growth»). Sa population diminue, le rendement de l'investissement décline et la productivité chute.

L'organisme prévoit que la croissance du PIB chinois se stabilisera à environ 4 % par année, après 2020. Or, de 1989 à 2014, le PIB chinois a augmenté en moyenne de 9,1 % par année, d'après le National Bureau of Statistics of China.

Le charbon, que différentes législations et réglementations tentent d'éliminer graduellement, cause aussi problème. Il est l'une des ressources qui nuisent le plus aux données fondamentales. Cherilyn Radbourne, analyste chez Valeurs mobilières TD, souligne qu'il représentait respectivement 7 % et 10 % des activités du CN et du CP en 2014. De janvier à mars 2015, la production de charbon aux États-Unis a en outre encore reculé de 2 % par rapport à la même période en 2014, selon l'Energy Information Administration, une agence fédérale américaine.

Comme si les attaques réglementaires et les ralentissements des économies canadienne et chinoise ne suffisaient pas, l'OPEP cherche actuellement à mater les producteurs pétroliers nord-américains.

Depuis un an, le prix du baril de pétrole (le West Texas Intermediate) a dégringolé de 49 % et ne cote plus aujourd'hui qu'à 45 $ US.

La chute des cours de l'or noir commence à nuire à la production de pétrole brut au Canada.

Après avoir progressé de manière constante l'automne dernier, cette production a glissé de 4,1 à 3,4 millions de barils de pétrole par jour de février à mai 2015, soit un recul de 16 %, révèlent les dernières données de l'Office national de l'énergie. Ce recul a été ressenti dans les volumes du CP. Au deuxième trimestre, les revenus provenant du transport de pétrole ont chuté de 29 % par rapport au même trimestre de 2014, souligne la FBN.

D'autres croient

Bien qu'ils reconnaissent que la conjoncture économique s'est récemment assombrie, les optimistes font valoir que les astres sont sur le point de s'aligner en faveur d'une reprise dans l'industrie ferroviaire à moyen terme.

D'une part, l'économie américaine reprend de la vigueur. Selon le Fonds monétaire international (FMI), le PIB réel progressera de 2,5 % en 2015, puis de 3 % en 2016.

D'autre part, le CP et le CN profitent de plus en plus de l'accroissement de la conteneurisation des marchandises sur de longues distances en Amérique du Nord. Ce processus coûte moins cher le transport des marchandises par camions.

Actuellement, le transport ferroviaire compte pour 40 % de tout le fret transporté aux États-Unis, selon la Federal Railroad Administration, une agence gouvernementale américaine. Et cette proportion est en progression.

Les recommandations des analystes

CP - Canadien Pacifique (Tor., CP)

› Achat 22
Conserver
11
Vendre
1
Cours cible moyen
226,23 $
Variation sur 5 ans
+ 202,6 %
Le cours sur 5 ans (de sept. 2010 à sept 2015)
188,16 $ au 25 sept. 2015
Croissance du bénéfice par action 2011-2016 + 281,1 %

CN - Canadien National (Tor., CNR)

› Achat 12
› Conserver 19
› Cours cible moyen 84,44 $
› Variation sur 5 ans + 125,6 %
› Le cours sur 5 ans (de sept. 2010 à sept 2015) 74,37 $ au 18 sept. 2015
› Croissance du bénéfice par action 2011-2016 + 92,9 %

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