Peut-on prédire si votre nouveau boss est nul ou génial?

Publié le 23/11/2011 à 10:02, mis à jour le 25/11/2011 à 13:59

Peut-on prédire si votre nouveau boss est nul ou génial?

Publié le 23/11/2011 à 10:02, mis à jour le 25/11/2011 à 13:59

Cette méthode leur a permis de découvrir un chiffre clé : 1,37 point. De quoi s’agit-il? Du nombre moyen de points que rapporte en moyenne un match à une équipe, sachant qu’une victoire permet de gagner 3 points, un match nul, 1 point, et une défaite, 0 point.

Premier constat : 42 des 60 entraîneurs ayant officié durant ces cinq saisons n’ont pas vu leur équipe obtenir la moyenne. Les meilleurs ont été Guus Hiddink (2,61 points), José Mourinho (2,33), Avram Grant (2,31) et Alex Ferguson (2,24). Et les moins bons, Kevin Ball (0,45), Billy Davies (0,46) et Mick McCarty (0,51).

On s’en doute bien, ces résultats bruts sont insuffisants pour sceller le sort des entraîneurs. Ils faut maintenant peaufiner les calculs, et comparer la performance réalisée par l’équipe par rapport à celle attendue.

Comment faire cela? Grâce à une technique de calcul éprouvée, qui s’appelle le bootstrap. Le quoi? Le bootstrap est grosso modo une technique de calcul statistique qui permet de vérifier si un résultat brut est valable ou pas. Le principe est simple… Imaginez que vous disposez d’un logiciel de dessin, l’ordinateur exécutant l’objet que vous souhaitez en fonction des caractéristqiues que vous lui donnez. Par exemple, le dessin d’un arbre. Vous entrez comme données la hauteur du tronc, celles des branches, celles des feuilles, celles des racines, bref, tout ce que vous voulez. Et imaginez maintenant que les données que vous rentrez ainsi sont variables : la hauteur du tronc peut fluctuer entre différents chiffres, etc. Dès lors, si l’on applique le bootstrap, on va demander, par exemple, à l’ordinateur, de faire 10 000 fois de suite le dessin à partir des variables que vous lui avez données. Que pensez-vous qu’il va se produire? Au 10 000e dessin, le résultat final ressemblera-t-il encore à un arbre, ou plutôt à une chose arbroïde, avec un tronc mille fois trop petit par rapport à la dimension des feuilles?

Vous venez de comprendre – du moins, je l’espère… –, le principe du bootstrap. À force de dupliquer le résultat brut trouvé, il devient possible de voir s’il se «déforme» ou pas, et donc de savoir s’il est valable ou pas. C’est exactement ainsi qu’ont procédé nos trois chercheurs, pour chaque variable correspondant à l’impact direct de l’entraîneur sur le résultat obtenu par l’équipe, ce qui leur a permis d’affiner leurs premiers constats. Par exemple, ils ont noté que Bobby Robson était l’entraîneur qui sous-performait le plus (0,50 point au lieu de l’attendu 1,35, soit un écart de points de 0,85), suivi de Les Reed (0,57 au lieu de 1,1). Du coup, Mick McCarthy n’était plus le dernier du palmarès (0,36 au lieu de 0,88). Inversement, Alex Ferguson et Guus Hiddink arrivaient en tête, avec un écart de points de +0,72, suivis d’Arsène Wenger, José Mourinho et Rafa Benitez, dont les écarts de points avoisinaient les +0,56.

Forts de ces découvertes, les trois chercheurs affirment que les entraîneurs ont un impact «majeur et direct» sur la performance de l’équipe. Ceux-ci permettent indubitablement aux joueurs de se surpasser, ou au contraire de s’effondrer.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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