Pourquoi un tel comportement? Par appât du gain? Par le peu de risques de se faire prendre? Par les deux à la fois? Tenez-vous bien, Mme LaLumia et M. Sallee ont trouvé les réponses à toutes ces interrogations. C’est d’ailleurs ce qui fait le sel de leur étude…
Leurs données leur ont montré que 2,5% des contribuables avaient fraudé en 1986 en faisant une fausse déclaration à la ligne 1040. Pris autrement, 97,5% des Américains qui ont présenté une déclaration de revenus cette année-là ont été honnêtes, en ce sens qu’ils ne se sont pas inventés des personnes sous leur responsabilité pour avoir à payer moins d’impôts. On en convient, il s’agit-là d’une immense majorité.
Peut-être ne l’ont-ils pas fait parce que le «gain» n’en valait pas la peine. Calculs faits, les deux chercheurs ont découvert que 70% de ceux qui avaient été honnêtes auraient empoché 200 dollars américains de l’époque s’ils avaient fraudé, et 18% autres, au moins 400 dollars américains de l’époque. Je précise de l’époque parce que 400 dollars de 1987 n’équivalent pas du tout à 400 dollars d’aujourd’hui, mais bel et bien à 795 dollars. «Une somme tout de même intéressante», soulignent les deux chercheurs.
Alors, peut-être parce qu’ils avaient peur des conséquences s’ils se faisaient prendre. La chance veut qu’un sondage a été justement mené en 1986 sur ce sujet, et 35% des Américains disaient alors qu’il était «peu probable» que leur déclaration de revenus soit vérifiée par l’État, 42%, «très peu probable», et 15% n’en avaient aucune idée. Bref, les contribuables ne craignaient guère d’être pris en cas de fraude, étant persuadés que bien peu de déclarations étaient scrutées à la loupe par des inspecteurs.