Je pourrais multiplier les exemples, mais cela ne servirait pas à grand-chose : je pense que vous avez maintenant saisi ce qu’est le BES et ce qui peut avoir un impact sur celui-ci. Revenons à l’étude qui nous intéresse, celle de M. Beja. Le chercheur philippin a creusé le sujet et trouvé la trace d’études des années 1970 qui comparaient la satisfaction dans la vie des femmes qui vivaient au foyer et celles qui avaient un emploi. De fait, il s’agissait d’un sujet d’importance à l’époque, car l’on assistait dans les pays occidentaux à une ruée des femmes vers le marché du travail, une ruée sans précédent, une ruée telle qu’on parlait alors de «révolution»…
Que disaient toutes ces études. Grosso modo, que les femmes étaient tout aussi heureuses d’être au bureau qu’au foyer. Et bien entendu, M. Beja s’est demandé si cela était toujours vrai de nos jours…
Pour le savoir, il a scruté à la loupe les données de la World Values Survey, qui demande aux gens du monde entier ce qu’ils pensent de leur vie. Il s’est intéressé à trois questions spécifiques, auxquels on répond par une note :
> Finance personnelle. «Dans quelle mesure êtes-vous satisfait de vos revenus?» (1 = complètement insatisfait ; 10 = complètement satisfait);
> Capabilité. «Certains pensent qu’ils sont totalement libres de leurs choix et ont le plein contrôle de leur vie, d’autres l’inverse. Et vous?» (1 = aucun choix ; 10 = très grand nombre de choix);
> Accomplissement. «Être une femme au foyer permet de s’accomplir autant qu’au travail» (1 = entièrement d’accord ; 4 = totalement en désaccord).
M. Beja a retenu 20 588 observations issues de 57 pays. Et il a affiné les résultats selon différents critères. Par exemple, il a regardé si les réponses variaient du simple fait que les femmes étaient au foyer, employées à temps plein, employées à temps partiel, ou encore travailleuses autonomes.
Quelle est sa conclusion, à votre avis? Hein? Eh bien, elle est très simple : rien n’a changé depuis les années 1970. Les femmes sont tout aussi heureuses d’être au foyer qu’au travail.