Est-il bon de pleurer au travail?

Publié le 03/06/2013 à 06:30, mis à jour le 03/06/2013 à 06:26

Est-il bon de pleurer au travail?

Publié le 03/06/2013 à 06:30, mis à jour le 03/06/2013 à 06:26

La question qui se pose est de savoir si c'est une bonne chose, ou pas, de pleurer au travail. Car cela peut être interprété de différentes façons. «Je ne recommande surtout pas de pleurer pour obtenir quelque chose, comme une promotion, dit la numéro 2 de Facebook. Ce que je préconise, par rapport aux pleurs, c'est d'en profiter pour nouer de meilleurs liens avec les autres. C'est l'occasion, d'après moi, de nouer des liens plus authentiques, et de devenir entre nous de meilleurs collègues, plus compréhensif, plus soudés peut-être même».

Une opinion à laquelle se rallie Peggy Drexler, professeure de psychologie au Collège médical Weill de l'Université Cornell (États-Unis). «Les pleurs peuvent souder une équipe, à condition que ceux-ci soient perçus comme l'expression d'une frustration difficile à communiquer, et non d'un désespoir ou d'une tristesse. Cela peut renforcer l'esprit de camaraderie, et inciter les uns et les autres à mieux écouter celui qui pleure, et donc à davantage tenir compte de son opinion», dit-elle.

«Les pleurs peuvent même accroître la productivité d'une équipe! Imaginons le cas où les larmes d'une personne découlent d'une tension insupportable qui règne au sein de l'équipe. Tout à coup, tout le monde va prendre conscience de cette tension et des ravages qu'elle produit. Si l'équipe est intelligente, elle va en profiter pour s'attaquer vraiment au problème, ce qui représentera une occasion en or pour tous remettre l'épaule à la roue», illustre-t-elle.

Et Mme Drexler d'ajouter quelques conseils pratiques, à propos des moments où il vaut mieux ne pas fondre en larmes au travail :

> Pas en groupe, ni devant des inconnus. Les larmes peuvent se révéler dommageables si elles coulent au milieu d'un groupe de personnes, par exemple en réunion. Ou si elles coulent devant des personnes que l'on connaît peu, comme de nouveaux clients.

> Pas en situation de demandeur. Les larmes ne doivent pas non plus être versées lorsqu'on est en situation de demander quelque chose. Par exemple, ce n'est pas un bon truc au moment où l'on requiert une augmentation salariale.

> Pas en pleine critique. Les larmes ne sont pas non plus les bienvenues lorsqu'on reçoit une critique. Car elles mettent fin à la discussion et laissent l'autre avec un inconfort qui peut être durable

Que faire lorsqu'on sent nos yeux se mouiller à des moments inopportuns comme ceux-ci? «Dans ces cas-là, le mieux est de s'excuser, de filer aux toilettes, de laisser les larmes venir, puis de boire un grand verre d'eau», conseille la professeure de Cornell.

En passant, l'humaniste italien Pétrarque aimait à dire : «Pleurer est plus doux qu'on ne le croit».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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