Une circulation d'argent bénéfique pour la société

Publié le 31/08/2013 à 21:57, mis à jour le 31/08/2013 à 23:29

Une circulation d'argent bénéfique pour la société

Publié le 31/08/2013 à 21:57, mis à jour le 31/08/2013 à 23:29

Qui sont les grands gagnants de la situation? Il ne s'agit certainement pas des actionnaires. Jusqu'à maintenant, la majorité de leur argent a abouti en pertes. Grâce à eux, les ventes ont connu une belle progression. Ces ventes, qui s'élèvent à 55M$ aujourd'hui en les annualisant, permettent d'effectuer des dépenses qui surpassent ce montant. Ainsi, en plus des 160 employés recevant un salaire, une foule de fournisseurs bénéficient de l'existence d'une telle société. À défaut de dégager un profit d'opérations, on favorise involontairement la circulation de l'argent, ce qui contribue à une saine économie. 

Le gouvernement ne perçoit pas d'impôts sur les profits, mais il en retire sur les salaires versés à chacun des employés. Quant aux clients de la société, on peut penser qu'ils jouissent de services ou de produits à moindre prix. Si une société demeure déficitaire pendant longtemps en offrant un certain produit, on doit en conclure que le prix exigé n'est probablement pas assez élevé. Par conséquent, les clients ont la possibilité d'obtenir le produit à un coût inférieur à ce qu'il devrait normalement coûter. 

D'autres sociétés ne sont pas nécessairement déficitaires, mais arrivent à peine à dégager un profit. Parfois, ces profits sont en dents de scie, certaines années produisant des gains, d'autres des pertes. En bout de ligne, l'actionnaire ne fait que prêter son capital sans aucun rendement sur celui-ci. La société Wells-Gardner Electronic (WGA-Q) fabrique des écrans vidéos pour l'industrie du jeu. Son rendement sur l'équité est anémique, et les actionnaires n'ont rien fait sur une très longue période de temps. Son dernier dividende en argent remonte à 1988!

Toutefois, ce type de société apporte le même genre de bénéfices à la société : des emplois et des revenus pour les fournisseurs. Pour les investisseurs que nous sommes, ce genre de titre peut parfois se transiger à un prix ridicule, et donc s'avérer une aubaine malgré la faible rentabilité. Cependant, un actionnaire de longue date finirait par perdre patience. 

Voilà toute la beauté de la bourse : ce genre de société peut exister longtemps, car la bourse favorise la continuité de l'entreprise. Lorsqu'un actionnaire est fatigué d'attendre, il peut tout simplement vendre au plus offrant par le biais du marché boursier. Le nouvel actionnaire achète les actions, car il croit pouvoir tirer un profit à court ou moyen terme. Sur une longue période de temps, la moyenne des gains de tous les investisseurs ayant détenu le titre sera au mieux médiocre (à moins d'un revirement dans l'entreprise, ou une prise de contrôle à forte prime). 

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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