Le problème avec l'économie américaine

Publié le 31/05/2015 à 08:38

Le problème avec l'économie américaine

Publié le 31/05/2015 à 08:38

Élever la barre nuit aux plus petits

À titre de comparaison, il suffit de lorgner du côté des frais juridiques. Si vous avez utilisé les services d'un avocat à quelques reprises, vous savez qu'ils coûtent cher. Nos lois et notre système judiciaire se sont complexifiés, rendant les poursuites onéreuses. Il n'est point difficile de s'imaginer que les gens riches détiennent un net avantage. Plus les procédures traînent, plus le parti le plus «pauvre» souffre. Il en est de même pour les petites entreprises qui tentent de concurrencer les géants. 

La faible demande des prêts due à la crise ainsi que la réglementation ont conduit à des fusions et acquisitions de banques, résultant en une diminution de 1500 institutions. Donc, face à un environnement plus difficile, le gouvernement n'a fait que rajouter de l'huile sur le feu. 

Punir les coupables: problème politique

Au sujet des punitions à l'endroit des banques fautives, M. Kovacevich explique qu'il s'agit d'une question de politique. Prouver la culpabilité d'un ou plusieurs individus prend du temps, et le résultat en Cour ne sera connu que dans 5 ans. Par conséquent, les politiciens en place ne se verront pas attribuer le crédit après un délai aussi long. Charger une pénalité en revanche se fait rapidement; les régulateurs et les politiciens bénéficient immédiatement de l'impact dans les médias. 

Cette réalité met en lumière l'effort constant que les autorités exercent pour satisfaire le public, afin de se faire octroyer davantage de pouvoir. Les dommages collatéraux se retrouvent surtout chez les petites entreprises. Les grandes possèdent les moyens de payer et de continuer leurs activités, en plus d'aborber la hausse des frais de conformité. Si les nouvelles réglementations ne visaient que les grosses corporations, la situation serait différente. 

En conclusion, nous pensons nous aussi que la croissance aux États-Unis fait piètre figure par rapport à son potentiel. Certes, ce pays fait l'envie de bien d'autres à l'heure actuelle, étant donné le marasme économique dans lequel patauge l'Europe. Toutefois, se comparer à pire que soi n'améliore rien. Il existera toujours des comparaisons possibles si l'on veut se consoler en suivant cette voie!

P.S.: Malgré tout, en tant qu'investisseur, nous continuons de trouver nos meilleures idées au sud de la frontière.

 

Au sujet des auteurs du blogue: Patrick Thénière et Rémy Morel sont analystes financiers et propriétaires de Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

 

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