Mariage rompu entre BCE et Astral: restons à l'antenne

Publié le 19/10/2012 à 09:28, mis à jour le 19/10/2012 à 09:28

Mariage rompu entre BCE et Astral: restons à l'antenne

Publié le 19/10/2012 à 09:28, mis à jour le 19/10/2012 à 09:28

Ce qui s'en vient maintenant

Beaucoup de choses sont à surveiller.

Les actionnaires d'Astral devraient avoir une mauvaise surprise demain matin à l'ouverture des marchés boursiers, alors que le titre devrait faire un important pas en arrière.

Bell indique qu'elle fera appel au cabinet fédéral, mais il serait étonnant de voir le gouvernement renverser la décision. Celui-ci a toujours marché sur des oeufs dans le dossier.

Il y avait d'autres acheteurs présumés dans la course pour acquérir Astral. Le nom de Rogers a circulé, de même que ceux de Cogeco et Corus dans un partenariat en tandem.

La décision du CRTC les ramène dans la course et pourrait agir comme un éventuel frein à la chute du titre. Ce ne sera cependant pas nécessairement simple pour ces acteurs non plus. Cogeco a une présence radio importante au Québec qui sera un handicap. L'approche tandem pourrait cependant l'aider. La capacité financière de Rogers à prendre la bouchée est à vérifier.

Il ne faudrait pas écarter non plus la possibilité de voir BCE revenir à la charge avec de nouveaux partenaires.

Cela aurait peut-être pour effet de diminuer les craintes du CRTC et donnerait à BCE l'occasion de présenter une nouvelle preuve des avantages de la transaction. Cela dit, on ne mettrait pas la maison là-dessus. En copropriété, BCE n'aurait pas le même contrôle sur les contenus d'Astral. Financièrement, le bénéfice avant intérêts, impôt et amortissement (BAIIA) d'Astral ne représente que 6% de celui de BCE. Comme on le voit, c'est par le contrôle du contenu que le conglomérat pouvait stratégiquement espérer créer de la valeur. Sans ce contrôle, il est à se demander s'il vaut la peine de payer une prime qui n'affectera que marginalement la croissance du bénéfice.

La chaîne V vient de grimper en valeur

BCE était réputée être en négociation avec la chaîne de télévision V. Si on était dans les souliers des frères Rémillard, on se frotterait aujourd'hui les mains. Nul doute que l'antenne vient de prendre de la valeur.

Mis à part RDS, BCE se retrouve aujourd'hui sans antenne francophone au Québec. Elle avait déjà les yeux sur V, elle les aura encore plus.

Une victoire pour Québecor, mais… (page suivante)

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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