Le canard boiteux de CGI

Publié le 01/06/2012 à 09:24, mis à jour le 01/06/2012 à 09:24

Le canard boiteux de CGI

Publié le 01/06/2012 à 09:24, mis à jour le 01/06/2012 à 09:24

 

CGI peut-elle faire de l'argent avec Logica?

Ce qui se passe en Europe n'est certainement pas une bonne nouvelle.

Le plan de match est cependant intéressant.

Le problème de Logica peut se résumer à ceci: elle possède plusieurs bons wagons, mais son train ne semble jamais avoir réussi à atteindre une bonne vitesse parce que l'un ou l'autre de ses wagons était toujours en déraillement et ralentissait l'ensemble.

Or, avec 70 acquisitions derrière la cravate, CGI est devenue une spécialiste de l'intégration. Ses processus sont uniformisés à l'intérieur de toutes ses unités et les coûts de chacune sont gardés à l'œil selon des politiques strictes en fonction des revenus. Ce n'est pas le cas de Logica où les unités fonctionnent apparemment sans plan et repères d'ensemble. Si l'histoire se répète, la probabilité est assez élevée que CGI réussisse à redresser significativement les marges de l'européenne.

Là ne s'arrête pas le potentiel.

Il s'ajoute effectivement une intéressante complémentarité géographique, qui pourrait donner passablement de levier aux deux entreprises. CGI a Rio Tinto et Bombardier pour clientes au Canada. Il lui est cependant difficile de les accompagner en Europe puisqu'elle n'y a pas les équipes de soutient logistique. Même situation pour Logica en Europe, qui y a Michelin pour cliente, mais ne peut l'accompagner aux États-Unis faute de présence. Les choses pourraient changer et pas mal de revenus s'ajouter.

Sans compter enfin que chacune a développé des solutions dans certains secteurs qui pourront éventuellement être offertes dans de nouvelles géographies. CGI est notamment bien présente en finance et en santé alors que Logica a des solutions pour les utilités publiques, dans le gaz et l'électricité.

À terme, le potentiel de création de richesse ne semble pas faire de doute.

Faut-il investir dans CGI?

Le titre a bondi jeudi de près de 15%. Sans entrer dans le détail du calcul, le marché apparaît actuellement ne prendre en compte qu'une partie de l'accroissement de 25-30% du bénéfice par action prédit par la direction sur le simple jeu de la transaction et des équations financières. C'est dire qu'il n'anticipe aucune des synergies décrites plus haut.

Si l'on croit que Serge Godin et son équipe réussiront dans l'intégration et que le ressac économique en Europe ne sera pas trop sévère, il semble y avoir encore un potentiel significatif. Tout est question de sa foi et de sa lecture de la situation économique à venir.

PLUS :

S. Godin: « Nous avons l'habitude de doubler la taille de l'entreprise »

Investissement dans CGI : la Caisse fait déjà 10%

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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