[Photo : Les Affaires]
CGI va s’endetter de 2,65 G$ pour mettre la main sur l’entreprise anglaise Logica, et son fondateur ne se fait même pas de mauvais sang.
« J’étais plus stressé lorsque nous étions seulement deux, au tout début », a lancé Serge Godin, aussi président exécutif du conseil de CGI, au sujet de la plus importante acquisition du groupe.
Pourtant, la société montréalaise de services en TI aligne sur la table 2,8 G$ pour avaler plus gros que lui. Logica, avec des revenus de 6,2 G$, emploie 41 000 professionnels répartis dans 200 bureaux et 43 pays. CGI de son côté compte sur 31 000 travailleurs à la tâche dans 125 établissements et 20 États, pour tirer un chiffre d’affaires de 4,2 G$. « Nous avons l’habitude de doubler la taille de l’entreprise », a lancé Serge Godin en conférence de presse.
Il faut dire que CGI y a mis le temps : elle cherche à mettre le grappin sur la compagnie domiciliée à Londres depuis 2007. On lui répondait alors qu’elle était trop petite pour acheter Logica.
Entre temps, l’américaine Stanley est passée sous la gouverne de CGI en 2010, et les circonstances économiques ont beaucoup changé en Europe, là où CGI voulait augmenter son empreinte depuis belle lurette.
En cinq ans, ils ont « appris à se connaître », raconte M. Godin qui cherchait une cible d’acquisition avec une culture d’entreprise assez similaire à CGI. « Notre produit, ce sont des gens », a-t-il insisté en marge de la conférence de presse tenue jeudi matin au siège social.
Mais le choix de Logica est aussi « très complémentaire », a précisé M. Godin devant les journalistes. Dans les faits, 6 % des revenus de CGI proviennent pour l’instant de l’Europe. La même proportion du chiffre d’affaires de Logica est générée hors du vieux continent. Les gouvernements et organismes publics représentent 40 % de la valeur des contrats de CGI, alors que pour Logica, cette catégorie de clientèle (28 %) joue du coude avec le secteur manufacturier, de la distribution et du commerce de détail (29 %).
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