La Caisse charge Walmart et secoue Google et Facebook

Publié le 23/07/2013 à 09:14, mis à jour le 23/07/2013 à 12:19

La Caisse charge Walmart et secoue Google et Facebook

Publié le 23/07/2013 à 09:14, mis à jour le 23/07/2013 à 12:19

Le pdg de Facebook, Mark Zuckerberg. Photo: Bloomberg

BLOGUE. La Caisse de dépôt est placement du Québec n’est pas restée les bras croisés au cours de la dernière ronde d’assemblées annuelles aux États-Unis.

Un rapide tour du vote de ses procurations permet de voir qu’elle a fortement réprimandé Walmart, tout en ne se gênant pas pour secouer Google et Facebook.

Chez Wal-Mart, elle a voté contre ses trois principaux administrateurs : le chef de direction actuel Michael Duke, l’ancien chef de direction Lee Scott, et le président du conseil, Rob Walton, fils du défunt fondateur Sam Walton.

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La charge a été nettement moindre chez Google. La Caisse ne s’en est pas moins abstenue de voter pour le président exécutif de Google, Erick Schmidt. Et elle a ensuite voté en faveur d’une proposition d’actionnaires enlevant le droit de vote multiple aux actions des fondateurs Larry Page et Segey Brin.

Enfin, la Caisse s’est aussi abstenue de voter à l’élection comme administrateur du numéro un de Facebook, Mark Zuckerberg. Puis elle a voté contre le programme de rémunération de l’entreprise.

Voyons voir chacun des cas, avec un commentaire personnel.

Wal-Mart : risque mal surveillé

C’est toute une réprimande que l’institution sert à Wal-Mart, en votant contre ses trois principaux dirigeants, et un autre administrateur, Christopher William, qui est, lui, au comité de vérification.

Appelée à préciser son action, l’institution nous a indiqué que l’entreprise fait face à des allégations graves de corruption. Il s’agit en fait des fameux pots-de-vin de 24 M$ US qui auraient été versés pour gagner des parts de marché au Mexique.

À l’époque des malversations, Michael Duke était à la tête de Walmart International, Lee Scott était le grand patron de Walmart, et Rob Walton était déjà président du conseil.

La Caisse dit avoir voté contre chacun parce qu’aucun « n’a assuré une surveillance adéquate des risques ».

Commentaire. La position de la Caisse était autour de 121 M$ US dans Walmart au 31 mars 2013 (selon Edgar). C’est une goutte dans l’océan. Chacun des administrateurs a été reconduit dans ses fonctions, avec un taux de désapprobation qui s’est en moyenne situé à 12%. Bravo quand même à la Caisse. Lors de l’éclatement des premiers scandales chez SNC Lavalin, elle avait été une des rares à poser publiquement des questions et à demander plus de transparence. Sa position chez Walmart témoigne de nouveau qu’elle n’a pas l’intention de cautionner le laxisme au plan éthique.

Google : une abstention technique, mais une surprise importante

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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