François Pouliot: Avenir du Montréal financier, ça se corse

Publié le 27/06/2011 à 19:56, mis à jour le 28/06/2011 à 08:29

François Pouliot: Avenir du Montréal financier, ça se corse

Publié le 27/06/2011 à 19:56, mis à jour le 28/06/2011 à 08:29

Photo : Bloomberg

L'avenir du Montréal financier est présentement à se jouer et les derniers développements ne lui apparaissent pas très favorables.

La guerre est à son zénith entre le Groupe Maple (consortium de 13 institutions canadiennes) et la Bourse de Londres pour l'obtention du contrôle du Groupe TMX, qui détient les bourses de Montréal et Toronto.

Les actionnaires du Groupe TMX ont jusqu'à jeudi pour faire savoir s'ils acceptent l'offre de la Bourse de Londres. Dans l'affirmative, l'offre du groupe Maple deviendra caduque, et, à moins d'un feu rouge réglementaire, les bourses de Montréal et de Toronto passeront sous contrôle étranger.

Surenchère

Les derniers jours ont permis d'assister à une surenchère entre Londres et Canada inc. En retard sur la mise, Londres a supposément majoré son offre de 4$ par action, jeudi, la portant ainsi à près de 49$, selon l'interprétation courante. Le lendemain, Maple majorait à son tour son offre pour la porter à 50$.

Il y a dans ces opérations une difficulté de lecture importante.

La majoration de 4$ de Londres nous a bien fait sourire. Il s'agit en fait de prendre 4$ par action dans les coffres du Groupe TMX et de le retourner sous forme de dividende aux actionnaires. S'il est vrai que des sociétés doivent parfois agir ainsi pour faire ressortir la valeur intrinsèque de leurs activités, on ne peut nullement parler ici d'une bonification de l'offre. Cet argent risque en effet d'être en bonne partie déduit par le marché de la valeur du Groupe TMX une fois la fusion complétée. Si vous sortez 4$ de la compagnie, celle-ci devrait en effet théoriquement valoir 4$ de moins, ou à peu près. D'où l'absence d'une bonification.

Pendant ce temps, le Groupe Maple bonifie son offre. Celle-ci est cependant déjà accompagnée d'un important transport d'endettement dans le Groupe TMX. Cet endettement fait en sorte que la valeur que le groupe Maple attribue aux actions une fois l'acquisition complétée pourrait ne pas être celle que leur accordera le marché.

Ça se corse pour Maple

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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