Forte tempête: dragon Mitch investirait-il dans sa société?

Publié le 28/07/2015 à 19:50

Forte tempête: dragon Mitch investirait-il dans sa société?

Publié le 28/07/2015 à 19:50

Ce qui menace la société dirigée par dragon Garber?

On n'est pas expert en droit américain (ni même en canadien!), mais quelques scénarios sont envisageables.

Si les créanciers obtiennent gain de cause sur les allégations de «transactions frauduleuses», il est théoriquement possible que les actifs soient remis dans leur état original. C'est dire que les casinos de Caesars Growth Partner seraient retournés dans les autres sociétés en faillite, au bénéfice de leurs créanciers. Et que les actionnaires de la société dirigée par M. Garber (Caesars Acquisition) perdraient tout, l'intérêt de 42% ne valant plus rien.

C'est un scénario qui ne devrait pas se produire. D'abord parce qu'il y a des évaluations indépendantes de la valeur des actifs au dossier et que la preuve d'une fraude est conséquemment excessivement difficile. Ensuite parce qu'un tribunal sera vraisemblablement hésitant à y aller d'une décision qui aurait pour effet de faire tout perdre aux actionnaires de bonne foi de Caesars Acquisition.

Un autre scénario est que les créanciers réussissent à prendre le contrôle de Caesars Entertainment (le géant) par le rétablissement de la caution et sa mise en faillite automatique. Ils obtiendraient automatiquement la participation de 58% dans la filiale détenant le seul trésor restant (Caesars Growth Partners). Peut-être tenterait-on de vendre la participation de 58% à d'autres, peut-être essaierait-on aussi de mettre toute la société en vente de manière à tenter d'avoir une prime d'OPA. Dans l'une ou l'autre des situations, ce n'est pas dommageable pour les actionnaires de Caesars Acquisition (la société dirigée par M. Garber) et ça peut même être avantageux.

Il y a enfin un dernier scénario où les créanciers mordent la poussière et le statu quo reste en place. En théorie, il y a un projet d'acquisition de Caesars Acquisition par Caesars Entertainment qui serait réactivé. Mais ce projet, qui doit se faire par échange d'actions, est à revoir, dépendamment du prix auquel cotera Caesar Entertainment à ce moment.

Faut-il investir dans la société de Mitch Garber?

Nous voici de retour à la question initiale.

Le titre de Caesars Acquisition (CACQ, 6,63$ US) se négocie actuellement à près de 6,26 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA). C'est un multiple assez faible si l'on tient compte que les titres des grands acteurs de l'industrie du jeu se négocient autour de 12,6 fois le BAIIA 2015 et 10,8 fois 2016 (selon Union Gaming Research).

À l'évidence, le titre fait l'objet d'un important escompte lié à tout l'imbroglio actuel. Si jamais, les tribunaux ne font pas droit aux allégations de fraude (et qu'il n'y a pas rétrocession des casinos), le rebond potentiel semble important. BTIG, qui est la seule firme d'investissement à suivre le titre, a une cible à 12$ US. C'est en outre à peu près la valeur à laquelle se négociait l'action en 2013, juste avant que les troubles ne surviennent.

Le pari est tentant parce que l'hypothèse de la fraude (au sens de la loi sur la faillite) semble peu probable. Il n'est cependant pas sans risques d'importantes pertes et est hautement spéculatif.

Un peu comme au casino…

Avec la collaboration à la recherche de Yannick Clérouin.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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