Et si Android n'était plus gratuit?

Publié le 17/10/2011 à 09:21, mis à jour le 17/10/2011 à 09:21

Et si Android n'était plus gratuit?

Publié le 17/10/2011 à 09:21, mis à jour le 17/10/2011 à 09:21

 

Un problème pour Google?

La situation est complexe pour tous les fabricants, et est préoccupante pour Google.

Si Android devait être délaissé par les manufacturiers en raison des trop nombreuses poursuites, Google risquerait de voir le système d'exploitation de Microsoft (Windows) rapidement gagner des parts de marché (4 % par rapport à 22 % en 2010). Ce qui voudrait dire que Bing, l'engin de recherche de Microsoft, serait installé dans un plus grand nombre de téléphones intelligents et que les revenus publicitaires de Google en pâtiraient.

Elle perdrait aussi des revenus de licence sur des applications comme Gmail, YouTube et Googlemaps, et les redevances qu'elle tire des ventes des différentes applications Android.

Que fera le géant ?

Il a commencé à réagir, avec son offre d'achat de Motorola Mobility. Google, qui était jusqu'à maintenant sans grand portefeuille de brevets, est sur le point d'en acquérir 17 000 (plus 7 500 en processus d'approbation), ce qui lui permettra de mieux faire chanter les attaquants de la plateforme Android. Difficile de voir jusqu'à quel point cette situation peut dissuader Apple et particulièrement Oracle de cesser d'attaquer Android. Les Samsung, HTC et autres fabricants Android pourraient être de plus en plus tentés de faire migrer leurs futurs appareils vers des systèmes d'exploitation Microsoft, afin d'éviter de payer des redevances trop élevées.

Si le chantage ne fonctionne pas auprès d'Apple, de Microsoft et d'Oracle, Google pourrait aussi décider de signer des accords de paix avec elles en leur versant des redevances. Problème potentiel en vue toutefois. RBC calcule que les redevances à verser pourraient au net (en tenant compte de l'acquisition de Motorola) se situer entre 10 et 30 $ US par appareil vendu, alors que les revenus publicitaires de Google sont de 24 $ US par ordinateur (et moins encore par téléphone intelligent). La rentabilité de Google serait alors grandement attaquée, si ce n'est éliminée.

Si elle veut maintenir cette rentabilité, Google n'aurait dans ce cas d'autre choix que d'instaurer une tarification aux manufacturiers Android. Ce faisant, elle ferait alors le pari que ceux-ci continueraient d'utiliser son système d'exploitation en tablant notamment sur l'avantage actuel du nombre de ses applications.

Qui gagne, qui perd?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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