Budget du Québec: un important mur se dessine pour 2020

Publié le 22/01/2014 à 19:12, mis à jour le 23/01/2014 à 06:39

Budget du Québec: un important mur se dessine pour 2020

Publié le 22/01/2014 à 19:12, mis à jour le 23/01/2014 à 06:39

Photo: Bloomberg

BLOGUE. Mauvaise nouvelle pour le gouvernement. Alors qu'il ne sait trop encore comment il pourra atteindre l'équilibre budgétaire en 2015, un groupe d'experts conclut qu'à moins de mesures de redressement importantes, le Québec aura de nouveau un important problème de déficit à compter de 2020, problème qui s'amplifiera avec le temps.

"D'ici 2015 nous sommes en mode sprint, c'est comme si on passait ensuite en mode marathon", lance Luc Godbout, professeur de l'Université de Sherbrooke, et co-auteur d'une étude sur la soutenabilité budgétaire du Québec, avec les chercheurs Suzie St-Cerny, Mathieu Arseneau, Ngoc Ha DAO et Pierre Fortin.

L'étude vise à déterminer si en maintenant le niveau de taxation actuel des contribuables par rapport au PIB du Québec, le gouvernement sera en mesure d'offrir les mêmes services dans l'avenir.

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L'étude démarre à compter de 2015, année où le Québec doit revenir à l'équilibre budgétaire. Et conclut que non, le Québec n'aura pas la capacité de maintenir le même niveau de services. À compter de 2020, les pressions démographiques font notamment en sorte que le gouvernement est de retour en déficit. Le scénario de base fait état d'un manque à gagner de 3.7 G$ cette année-là (4% des revenus). Le déficit atteint 8,3 G$ en 2025 (7,4% des revenus) et 17 G$ en 2030 (13% des revenus). Les chiffres sont encore plus sombres si on additionne chaque année les déficits à la dette.

Les auteurs estiment que des choix doivent être faits pour remédier à la situation et que le plus tôt sera le mieux. "En l'absence de tels choix, le Québec connaîtra un ralentissement économique prolongé et des difficultés budgétaires persistantes".

Interrogé sur ce qu'ils entendent par "choix", monsieur Godbout estime qu'il ne s'agit pas nécessairement d'augmenter l'interventionnisme de l'état, mais d'encourager l'innovation des entreprises. Ou encore d'augmenter la participation des travailleurs au marché du travail. Le gouvernement doit aussi tenter d'optimiser ses processus, dit-il, de manière à faire plus d'opérations à moindre coût (ce qui diminuerait les charges).

Ottawa peut-il aider le Québec?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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