Voici d'autres questions/réponses...

Publié le 30/04/2010 à 13:44

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Publié le 30/04/2010 à 13:44

Blogue.

Voici d’autres questions/réponses…

Q : J'ai acheté il y a 2 ans plusieurs obligations corporatives et j'ai fait un gain intéressant d'environ 20 %. Maintenant, est-ce que je devrais abaisser ma position qui est d'environ de 40 % de mon portefeuille ?

R : C’est difficile à dire car je n’ai pas assez d’informations sur votre situation personnelle, vos objectifs et votre philosophie de placement. Il est vrai que le marché des obligations corporatives a fortement rebondi depuis un an. Au plus fort de la crise, les investisseurs se sont réfugiés dans les obligations gouvernementales. Ce qui a créé une occasion dans les obligations corporatives.

Maintenant que le calme est revenu dans les marchés financiers, les obligations corporatives ont pris beaucoup de valeur. À partir de maintenant, leur rendement se rapprochera beaucoup de leur coupon, ce qui veut dire un rendement de 4-5%. Et si les taux d’intérêt grimpent de façon significative dans les prochaines années, leur rendement total pourrait être bien inférieur.

Ceci dit, si vous avez investi dans ce segment principalement pour vous procurer du revenu (parce que par exemple, vous êtes à la retraite), ce que je viens de souligner ne devrait pas nécessairement vous faire peur.

Par contre, si vous avez des attentes de rendements élevés dans les prochains mois avec les obligations corporatives, vous risquez d’être déçu.

Q : Est-ce que cela vaut la peine d'acheter du dollar US aujourd'hui?

R Concernant le dollar américain par rapport au dollar canadien, si vous voulez acheter du dollar US pour spéculer sur une appréciation possible par rapport à notre devise, alors là je ne peux rien vous conseiller. Prédire les fluctuations des devises est ce qu’il y a de plus difficile sur la planète financière. J’en suis tout à fait incapable (et, fort probablement, vous aussi).

Par contre, si vous prévoyez avoir besoin de dollars américains prochainement (ou dans les prochaines années), parce que, par exemple, vous voyagez de temps en temps dans des pays qui font affaires en dollars US, alors oui, je vous dirais que le temps est opportun de vous ouvrir un compte bancaire en devises américaines et d’y mettre un certain montant.

De plus, si vous identifiez des titres américains intéressants à bon potentiel, la force du dollar canadien est un argument additionnel pour les acheter.

Q : Votre philosophie de placement n'est pas très axée sur les entreprises endettées. Qu'est-ce que vous pensez de l'effet de levier pour le particulier ?

R : En effet, j’évite systématiquement les sociétés trop endettées. Et je crois que l’utilisation de la dette chez le particulier est un couteau à deux tranchants. S’il est vrai que l’effet de levier peut magnifier vos rendements (en achetant par exemple des titres sur marge), ce qui est le bon tranchant, il peut aussi vous coûter cher.

Mon expérience me permet de vous dire que pour la plupart des investisseurs/épargnants, s’endetter pour investir est une très mauvaise idée. Pourquoi ? Parce que la plupart du temps, ils penseront à l’effet de levier après plusieurs années de marché haussier (ils sont donc attirés par l’avidité) et vendront en panique au creux du marché baissier (poussés par la crainte), voyant que leurs pertes explosent avec la dégringolade des cours boursiers.

En plus d’une situation financière solide, il faut avoir un contrôle quasi parfait de ses émotions pour manipuler l’effet de levier sans se brûler.

Q : Vous parlez de rendement boursier sur des dizaines d'années. Si j'ai un portefeuille de FNB représentatif des principales places boursières, c'est donc suffisant si je veux obtenir ce rendement au lieu de tenter de battre le marché.

R : Exactement. Vous avez résumé l’attrait fondamental des fonds négociés en Bourse (FNB). Vous achetez un ou deux FNB et vous les gardez pendant de nombreuses années. C’est la simplicité même ! Ce qui est difficile, beaucoup plus qu’on le croit, c’est de ne rien faire pendant des années.

Q : Que pensez-vous de certains analystes américains qui prévoient un scénario cataclysmique, c’est-à-dire, un écroulement des marchés ?

R : Question intéressante, car il y aurait tout un livre à écrire sur le sujet. D’abord, peu importe le contexte économique et financier, il y a toujours des «experts» qui prévoient des catastrophes. Cela ne date pas d’aujourd’hui.

À la fin des années 1970 et au début des années 1980, plusieurs comme Howard Ruff prévoyaient l’écroulement du système économique et du dollar américain (hum….ça ressemble à des manchettes actuelles, non ?).

Il y en a plusieurs sortes de ces experts. La première est la catégorie des idéologiques, qui prévoient des catastrophes pour des raisons politico-économiques. Par exemple, des gens comme Doug Casey (que je lisais il y a presque 30 ans maintenant) voient dans les interventions de plus en plus nombreuses de l’État dans l’économie comme des signes de déclin et de catastrophe…

D’autres sont «catastrophistes» surtout pour des raisons de marketing. Si j’ai à vous vendre ma lettre financière et que je vous dis que l’économie sera correcte, c’est beaucoup moins vendeur que si je vous démontre que la fin du monde économique s’en vient et que MOI je sais comment vous en protéger !

En général, je me méfierais de tous les experts qui utilisent des adjectifs spectaculaires et qui sont constamment, année après année, négatifs.

N’hésitez pas à faire part de vos commentaires et questions….

Bernard Mooney

 

P.S. Pour lire les questions/réponses de ce matin: cliquez ICI

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