Réponses aux questions du webinaire-suite

Publié le 14/05/2010 à 10:47

Réponses aux questions du webinaire-suite

Publié le 14/05/2010 à 10:47

Blogue

À la suite du webinaire du 17 mars intitulé « Les pièges de la Bourse et comment les éviter! », présenté en collaboration avec Disnat plus d’une centaine de questions des participants sont restées sans réponse. Nous avons décidé de répondre aux questions en deux volets : d’une part, en consacrant ma chronique élargie dans le journal du 17 avril à une sélection des questions les plus répandues. Ensuite, à chaque vendredi, je consacrerai mon blog aux autres questions relatives à la Bourse.

PLUS: REVIVEZ LE WEBINAIRE!

Q : Que pensez-vous du Forex ?

R : Vous voulez certainement parler du marché des devises («Forex» pour «foreign exchange»). Il y a quelques années, mon frère m’a mentionné qu’il avait commander d’une firme spécialisée un logiciel démonstrateur pour apprendre à transiger les devises.

Spontanément, voici ce que je lui ai dit : pour qui te prends-tu pour tenter de spéculer sur les devises, un marché dominé par des spécialistes avec des moyens un million de fois plus gros que toi, qui travaillent souvent 15 heures par jour, qui ont des contacts partout dans le monde, nourris par des analystes bien payés…. C’est le marché le plus difficile qu’on ne peut pas imaginer. À côté de cela, la Bourse est un jeu d’enfant !

Alors, cela devrait répondre à votre question…

Q : Pour bâtir un portefeuille d'actions avec des FNB: quelle serait une bonne répartition entre: le Canada; les Etats-Unis, l’Europe et les pays émergents ?

Un autre participant au webinaire a demandé : Quel pourcentage devrait avoir notre portefeuille dans les marchés émergents? 15%? 20%?

R : J’ai actuellement environ 80 % de mon portefeuille dans les titres américains et le reste au Canada. Je n’ai rien en Europe et rien dans les pays émergents.

Je n’ai rien contre ces marchés, bien autre contraire. Mais, en fonction de mon approche, je ne suis pas guidé du tout par la géographie. Je tente d’identifier les meilleurs titres, sans égard pour leur nationalité. De plus, j’ai un fort préjugé pour les sociétés nord-américaines en raison de leur proximité et de la plus grande facilité à les suivre, à les comprendre et les transiger.

Maintenant, je suis probablement un cas d’espère et j’admets une ouverture de plus en plus grande face au reste du monde boursier. Lors de la crise financière, j’ai analysé plus que jamais plusieurs sociétés chinoises. Toutefois, par la suite, les titres d’ici ont tellement plongé que je m’y suis concentré et j’ai oublié les titres chinois.

Je ne vous dis pas que c’est brillant, mais avec les limites de temps et de ressources, il faut faire des choix.

Par ailleurs, si vous bâtissez un portefeuille avec des fonds négociés en Bourse (FNB), il est intelligent d’y mettre une partie dans les pays émergents (l’Europe offre pas grand-chose de plus que ce que vous avez ici). La pondération est fonction de votre tolérance au risque, de votre horizon temporel et de vos objectifs de placement.

Si j’étais à votre place, j’aurais trois FNB : un pour le marché canadien (40%), un pour le marché américain (40%) et un pour les marchés émergents (20%).

Il est important de ne pas multiplier les FNB.

Q : Quelles sont les perspectives du marché selon vous ?

R : J’espère que vous ne dépendez pas de moi pour savoir ce que fera la Bourse. Vous êtes mal pris si c’est le cas.

Sérieusement, je peux vous annoncer que vous retrouverez dans la prochaine édition du journal une chronique spéciale dédiée aux perspectives de la Bourse. J’explique en détails ce que je pense des marchés actuellement. Je vous invite à la lire et ainsi, cela devrait répondre à votre question…

Q : Vous avez parlé de 10$ par transaction. Pourquoi mon courtier escompteur m'en charge 29$ ?

R : Bonne question. Le tarif de 10 $ est offert aux investisseurs actifs. Si vous payez 29$, c’est que vous ne faites pas partie de cette catégorie. Informez-vous auprès de votre courtier pour connaître les critères exacts pour être considéré « investisseur actif ».

Q : Les REIT sont-ils bons pour des investisseurs qui cherchent à amasser des dividendes ?

R : Les fiducies immobilières (REIT) peuvent effectivement représenter de bons titres à revenus. Par contre, je vous avouerai mon ignorance face à ce secteur. Je ne peux donc vous aider à choisir intelligemment.

Faites vos devoirs avant d’y investir en privilégiant les sociétés avec un long historique de performance, avec des situations financières solides et dans des secteurs et segments intéressants à long terme.

Q : Quoi privilégier: la croissance ou la valeur ?

R : Je privilégie les titres qui vont s’apprécier !

Sérieusement, je ne me pose jamais cette question. Je tente d’identifier les meilleures sociétés et de payer le moins cher possible. Lorsque vient le temps d’évaluer les sociétés, c’est là qu’il faut tenir compte de la croissance prévue des profits à long terme. À partir de cette vision, on arrive à un prix où le titre nous semble intéressant, par rapport à ses perspectives.

Dans ce sens, un titre à huit fois les profits (typiquement dans la catégorie «valeur») peut s’avérer beaucoup trop cher, si par exemple, la société se met à subir des pertes.

À l’opposé, un titre à 18 fois les profits (que plusieurs classeraient dans la boîte «croissance») peut être une aubaine si la société croît à 25 % par année.

Méfiez-vous de ces catégories et de la manie qu’ont tant de gens à essayer d’accoler une étiquette à tout ce bouge et ne bouge pas.

Q : Ne devrait-on pas interdire certains produits dérivés comme les ventes à découvert, par exemple ? Ces produits ne servent qu'à déstabiliser les marchés.

R : Votre compréhension des produits dérivés semble limitée. Vendre à découvert n’est pas un produit dérivé. Une option (put ou call) est un produit dérivé.

C’est un domaine complexe. Interdire totalement les produits dérivés serait une erreur à mon avis car ils ont leur utilité. De nombreuses sociétés les utilisent pour gérer les coûts de plusieurs de leurs intrants (par exemple, les manufacturiers utilisent les marchés à terme pour gérer le coût du gaz naturel qu’ils utilisent comme source d’énergie).

Ce qu’il faut faire, c’est arriver à bien cerner les usages spéculatifs des produits dérivés, par une plus grande divulgation, par une comptabilité rationnelle et conservatrice et probablement par la création d’une chambre de compensation internationale.

N’hésitez pas à faire part de vos commentaires et questions….

Bernard Mooney

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